À l’initiative du collectif de l’appel Attac-Copernic et avec les collectifs locaux, des rencontres, appelées les « lundis au soleil », sont organisées tous les lundis soirs pour faire monter le son contre la réforme des retraites. Plus de 200 militants étaient rassemblés, place de la Bourse à Paris, lundi 28 juin, pour le lancement de l’initiative des « Lundis au soleil ». Les principaux porte-parole des organisations qui composent le collectif unitaire national de l’appel Attac-Copernic pour « faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites », étaient présents. Tous ont exprimé l’idée que nous n’étions qu’à la fin de la première mi-temps de la mobilisation.
Olivier Besancenot, Annick Coupé et Gérard Filoche ont été particulièrement convaincants et leur enthousiasme communicatif. Quel chemin parcouru depuis deux mois, quand le collectif unitaire discutait très longuement de la nécessité de taxer les profits, d’augmenter les salaires, d’élargir l’assiette des cotisations ! Depuis lors, plus de 300 meetings ou réunions publiques se sont tenus à l’initiative de collectifs unitaires de l’appel Attac-Copernic. Avec une participation très importante aux meetings de Paris, Marseille ou Lyon, mais aussi plusieurs dizaines de réunions organisées par les collectifs locaux dans les arrondissements des grandes villes, dans les banlieues et dans de nombreuses moyennes ou petites villes. Les salles sont encore remplies avant tout de militants des associations, partis, syndicats et de leurs sympathisants, mais l’on commence à voir grandir partout une prise en charge du débat par des franges plus larges de la population. Les débats évoluent, eux aussi. Dans un premier temps, beaucoup de discussions questionnaient la réalité de l’urgence démographique, la gravité des déficits actuels et futurs. Par la suite, les débats ont porté sur les alternatives : où prendre l’argent, comment prendre en compte les carrières réduites des femmes, des jeunes, la pénibilité ? Depuis que le gouvernement a rendu public son projet, tout le monde constate que les solutions retenues ne vont qu’aggraver les inégalités sans résoudre la question du financement. Le succès des manifestations du 24 juin à redonné de l’énergie à tous. Au-delà des recherches de solutions, ce sont maintenant les moyens à mettre en œuvre pour bloquer le projet du gouvernement qui sont partout en discussion : nécessité de ne pas relâcher la pression pendant les congés d’été, de démarrer la mobilisation dès les premiers jours de septembre, de bloquer l’activité économique du pays par une grève générale, des manifestations, qui seules peuvent créer le rapport de forces pour faire reculer le gouvernement. L’unité, maintenue à ce jour, des organisations syndicales ne saurait suffire à hausser le niveau de la mobilisation. L’absence des structures FO, CFDT, la faible implication des structures CGT nationales (fédérations et confédération), la participation marginale du PS, tracent les lignes de faiblesse de l’unité et de la volonté de mobilisation des uns et des autres. Seuls l’élargissement des comités, la mise en mouvement des travailleurs dans les entreprises, des jeunes dans leurs secteurs respectifs peuvent constituer le ciment d’une unité solide parce que construite sur des mobilisations, des revendications qui interdisent les défilades et contribuent à la constitution du rapport de forces nécessaire pour gagner. Les meetings de Lille le 29 juin, de Toulouse le 7 septembre, les « Lundis au soleil », qui reprendront à Paris le 13 septembre mais peuvent se déployer tout l’été dans les régions, le grand meeting du 8 septembre à Paris sont quelques-unes des étapes qui nous mèneront à la victoire. Robert Pelletier