À Grenoble, des salariéEs des écoles de la ville sont en grève pour leurs conditions de travail et pour sortir de la précarité.
Dans la nouvelle capitale verte d’Europe, ce sont près d’un millier de salariéEs qui font vivre les écoles, accueillent les enfants plusieurs heures par jour : animateurEs, agentEs des cantines et du nettoyage, ATSEM, AVS, responsables du périscolaires. Un travail qui a permis à Éric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, d’obtenir le prix de la meilleure cantine de France en 2019.
Conditions de travail détériorées
Mais sous ce vernis vert, c’est la précarité des agentEs qui domine : contrats horaires, CDD de 10 mois, SMIC, temps partiels imposés pour une amplitude horaire de 35 heures... Les agentEs peuvent se déplacer dans deux écoles différentes dans une même journée. Ce sont principalement des femmes qui occupent ces emplois. Et ces conditions se reproduisent pour les plus anciennes depuis 5, 10, 15 ans.
Cette année, les conditions de travail se sont encore détériorées. La mairie exige des protocoles sanitaires qui impliquent un travail plus dur. Dans les cours de récréation, la séparation des groupes d’enfants oblige les adultes à passer beaucoup de temps à empêcher des enfants de jouer ensemble…
Depuis 2017, tous les ans, les grèves s’enchaînent. L’action se concentre sur le temps de cantine : les repas ne sont pas servis, les enfants ne sont pas accueillis, les parents ne paient pas. En 2019, les grévistes ont obtenu la mensualisation d’une centaine de contrats horaires. Une avancée pour les heureux et heureuses éluEs, une goutte d’eau dans l’océan de précarité. Cette semaine, une grève reconductible est menée par les syndicats SUD et CNT avec des actions et des assemblées générales.
La majorité municipale de gauche (EÉLV, PCF, FI) maintient cette situation, combat la grève en calomniant les grévistes auprès des parents. C’est une nouvelle preuve que ce n’est pas cette gauche institutionnelle qui fera une différence, mais bien un rapport de forces imposé par les salariéEs.