Publié le Jeudi 14 octobre 2010 à 19h56.

Déclaration d'Olivier Besancenot. Je soutiens la grève des professions portuaires et du raffinage pétrolier.

Au nom de tout le NPA, je tiens à apporter mon soutien aux travailleurs du  GPMM (Grand Port Marseille Métropole) et des activités de raffinages et de pétrochimie de Marseille-Fos.En lutte depuis plus de 15 jours, vous avez été une des étincelles qui ont permis l’extension de la grève aux centres névralgiques de l’économie. Votre mouvement construit dans la solidarité interprofessionnelle est exemplaire. Dans la foulée, les salariés des raffineries, puis ceux d’autres centres portuaires, aujourd’hui les cheminots les territoriaux, les postiers, et beaucoup d’autres salariés dans le public et le privé, sont entrés dans le mouvement. Grâce à votre combativité ainsi que celle des « tatas » des écoles et des crèches de Marseille, des enseignants, des salariées de Monoprix, la victoire est à notre portée, avec les jeunes et l’ensemble de la population de ce pays qui rejettent massivement la réforme des retraites de Sarkozy.Je soutiens votre revendication pour la prise en compte de la pénibilité du travail. Il faut refuser d’avoir à faire d’abord la preuve, individuellement, de l’invalidité, pour obtenir la reconnaissance de la pénibilité de certains métiers. Nous sommes dans le combat jusqu’au bout pour la retraite à taux plein, à 60 ans pour toutes et tous, et à 55 ans pour les métiers pénibles. Je dénonce  l’arrogance et l’agressivité d’un patronat local, soutenu par des élus UMP, qui rêve à voix haute d’éliminer tout syndicalisme de la zone portuaire, qui à travers son slogan « ne touche pas à mon port », a entamé une campagne de dénigrement contre votre grève légitime et appelle à envoyer les forces de l’ordre pour briser le droit de grève. Le MEDEF local s’est ainsi payé récemment un encart de presse à 43 000 euros prétendant qu’un conducteur d’engin portuaire perçoit 4000 euros pour 18 heures de service hebdomadaire. Mensonge évidemment ! C’est ce que les grévistes du port, accompagnés par une délégation de travailleurs du pétrole, sont venus rappeler jeudi 14 octobre en collant leurs fiches de paie sur la façade de l’U.P.E (Union Pour les Entreprises) à Marseille. Non le port n’est pas aux patrons, il appartient aux travailleurs qui l’ont bâti et y travaillent tous les jours. Il est un espace public qui fait partie de notre patrimoine commun, et vous avez raison de résister contre sa privatisation, comme celle de toute notre économie.Je suis fortement inquiet de voir que Mrs Guérini et Ménucci, personnalités du Parti Socialiste, réagissent plus comme gestionnaires du système en vous appelant à reprendre le travail que comme hommes de gauche quand il s’agit de s’opposer à cette provocation ! Comme dans toute grève de cette ampleur, votre mouvement combine revendications professionnelles et interprofessionnelles. Seule l’ignorance de la réalité concrète de la lutte des classes peut conduire à y voir l’expression du corporatisme. Oui, il est légitime dans cette épreuve de force avec le patronat et son représentant, le gouvernement de Sarkozy, de mettre sur la table tous les contentieux accumulés. Oui si on se bat tous ensemble on peut les faire enfin reculer, et gagner tous ensemble sur les retraites et sur nos revendications, parce que nous leur ferons vraiment peur !Les salarié-e-s en lutte dans les Bouches du Rhône ne s’y trompent pas : ils savent que votre secteur est à la pointe du combat pour le retrait du projet Woerth-Sarko. Nous appelons la population à vous soutenir et à marquer dans toutes les occasions possibles, sa solidarité avec votre combat.Le 14 octobre 2010