Publié le Dimanche 20 décembre 2009 à 08h01.

Dividendes contre salaires !

Les routiers salariés viennent d’obtenir entre 2,9 et 4 % d’augmentation et une hausse de 3 % de leurs frais de déplacement. Ils avaient lancé un appel à la grève pour le 13 décembre menaçant de bloquer les plateformes de la grande distribution à dix jours de Noël. 73 % des Français trouvaient cette grève justifiée et Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports, s’est empressé d’organiser les négociations.

Certes, ce qu’ont obtenu les chauffeurs routiers est bien loin du compte en particulier pour ceux d’entre eux qui ne gagnent même pas le Smic. Mais leur succès est bien symptomatique de la crainte du patronat et du gouvernement de voir la contestation salariale faire tache d’huile. Le mécontentement monte de partout. Les salariés des banques ont commencé à exprimer leurs exigences. Dans la restauration, les travailleurs se sentent floués alors que les patrons empochent l’essentiel des bénéfices liés à la baisse de la TVA. Et la combativité des travailleurs de la ligne A du RER qui exigent une prime face à la dégradation de leurs conditions de travail pourrait être contagieuse. Le patronat comptait sur la pression exercée par la montée du chômage et de la précarité pour imposer le gel des salaires, voire leur recul.

Mais les discours sur la « fin de la crise », la reprise des profits des banques et des gros actionnaires, l’explosion des bonus des traders rendent intolérable la dégradation des conditions de vie et de travail que subissent le salariés.

Durant cette année 2009, les licenciements massifs et le chômage dominaient les esprits, laissant les mains libres aux patrons pour s’attaquer aux salaires, aux primes diverses. Le recul du pouvoir d’achat est aujourd’hui tel qu’il devient insupportable pour la majorité des salariés alors que 8 millions d’entre eux, dont 80 % sont des femmes, gagnent tout juste un peu plus de 900 euros pour survivre. Les sacrifices que l’État et les patrons leur imposent n’ont d’autre but que de satisfaire l’avidité des classes dominantes.L’injustice est trop flagrante, le mensonge trop évident. Ce n’est plus possible !

Yvan Lemaitre