Publié le Jeudi 20 juin 2013 à 10h48.

Édito : La fable de Hollande

«Ce n’est pas le rythme des réformes qui est jugé trop lent, ce sont les résultats qui tardent », répond François Hollande à celles et ceux qui n'en peuvent plus de sa politique. Lors de son passage sur M6 dimanche soir, il persiste et signe. Il s'autosatisfait des cadeaux aux entreprises au nom de la compétitivité, de la précarité pour les jeunes grâce aux emplois d'avenir et autres contrats de génération. Le chômage atteint des sommets historiques et le pouvoir d'achat des profondeurs non moins historiques… mais il promet l'inversion de la courbe du chômage en continuant la même politique.

Concrètement, il donne d'une main aux propriétaires ce qu'il retire de l'autre aux salariéEs et aux retraitéEs. Pour les premiers, il annonce un abattement exceptionnel, dès 2014, sur l'imposition des plus-values immobilières et un raccourcissement de 30 à 22 ans du délai pour être exonéré d'impôt sur la vente d'un bien immobilier. Il prétend ainsi résoudre les problèmes d'accès au logement en « fluidifiant les transactions » dans la plus pure ligne libérale. Pour les salariéEs payés au Smic en revanche, il exclut tout coup de pouce. Au 1er juillet, ce sera l'indexation sur l'inflation, point final. 

Sur les retraites il s'est livré à un vrai numéro d'enfumage. À la fois il explique que « l'âge légal de départ à la retraite ne sera pas modifié » mais que « nous vivons plus longtemps donc notre durée de cotisation doit suivre », dit que toutes les propositions du rapport Moreau ne seront pas reprises, mais lâche finalement le chiffre de 44 annuités de cotisations pour une retraite à taux plein. Tout en ajoutant, que l'on se rassure, que ce ne sera « pas tout de suite », et que l'on ne touchera pas aux retraites des retraitéEs, ce qui n'exclut évidemment ni la désindexation ni l'augmentation de la CSG…

Cerise sur le gâteau, il a apporté son soutien à Stéphane Richard, le PDG d'Orange pour que celui-ci reste en poste malgré sa mise en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans l'affaire Tapie Lagarde. Car il faut bien « protéger l’intérêt de l’entreprise Orange »…Moralité : selon que vous serez puissant ou misérable… la politique du PS vous sera indulgente ou brutale !

Christine Poupin