Publié le Jeudi 29 novembre 2012 à 11h40.

EDITO : Réquisition ! Tout simplement.

«Nous ne voulons plus de Mittal en France ». Par ces mots, le ministre du Redressement productif, Montebourg, a fait dimanche 25 novembre les gros yeux à Lakshmi Mittal qui ne veut pas vendre la totalité du site de Florange, et cela à une semaine de la date couperet du 1er décembre. Quelques jours plus tôt, il avait même osé évoquer « l’éventualité d’un contrôle public, même temporaire » du site de Florange. Certes, on préférera ces déclarations fracassantes, mais calculées, du ministre à la marinière à celle de son collègue Michel Sapin, ministre du Travail, qui lui avait répliqué par un révélateur « On n’est plus dans une époque où on nationalise la sidérurgie »…Pour autant, les gesticulations de Montebourg ne traduise pas une conversion peu crédible à un quelconque anticapitalisme. En témoignent ces soutiens venus de la direction du Parti socialiste, mais aussi de Borloo ou d’Henri Guaino… qui en sont temps avait accompagné la fermeture de Gandrange. Un spécialiste quoi. En fait, les mots ronflants lâchés ça et là par Montebourg trahissent surtout l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le gouvernement sur ce dossier, comme sur bien d’autres. Florange, le site emblématique des engagements non tenus du président Sarkozy, en train de devenir celui tout aussi révélateur des promesses non tenues du candidat Hollande. Car après « les discours du dimanche », arrivent déjà les premiers reculs. Montebourg se justifie péniblement, se réfugiant maintenant dans la seule critique des méthodes d’Arcelor Mittal. Et mardi 27 décembre, Lakshi Mittal a même été reçu par Hollande lui-même à l’Elysée. Pourtant oui, c’est la question du « contrôle public » d’Arcelor Mittal qui est bel et bien posée. Pour éviter une nouvelle catastrophe sociale dans une région déjà sinistrée et maintenir l’emploi pour touTEs les salariéEs de Florange, il faut réquisitionner l’ensemble du groupe France, en refusant de payer une quelconque indemnisation à ce patron qui en a déjà tant touchée. Montebourg parle encore aujourd’hui d’une timide « prise de contrôle public temporaire ». Mais même de cela, ce gouvernement en semble bien incapable !

Manu Bichindaritz