Comme chaque année, la 69e édition du Festival d’Avignon, festival international de théâtre, s’est déroulée au mois de juillet. L’année dernière avait été marquée par la grève des intermittentEs et précaires contre les attaques du gouvernement sur l’assurance chômage avec la signature d’une nouvelle convention de l’Unedic. Cette année, les badges « Pas d’accord » ont disparu des sacs en bandoulière, ainsi que les banderoles à l’entrée des salles, les petits discours avant ou après le spectacle... Bref, la grève est finie.
Même si la lutte continue ici et là, comme avec les (hélas maigres) assemblées générales proposées par la Coordination des intermittentEs et précaires (C.I.P), comment et avec quels moyens lutter, dans un contexte austère où la culture, en particulier le spectacle vivant, est mise à mal et attaquée ? Malgré tous les beaux discours des dirigeants sur l’importance de la culture dans la démocratie, les actes de mépris s’enchaînent. Le dernier en date ? Le refus de Manuel Valls de rencontrer la C.I.P lors de son passage au Festival. Et pourtant, le Comité de suivi issu du mouvement de 2003 a fait récemment la démonstration que ses propositions chiffrées sont viables et moins coûteuse que celles en vigueur...
Les moyens de résistance prennent aujourd’hui diverses formes, parfois artistiques avec la multiplication du nombre de spectacles traitant du travail et du chômage sous un angle critique. Cela s’est vu cette année dans le Off. Ces questionnements ont également contaminé le In, avec des débats organisés dans le cadre des « Ateliers de la pensée », comme par exemple les quatre jours éclairant de la revue Théâtre/Public autour du thème « Théâtre en travail ». On notera aussi le débat du Mouvement HF et du Collectif égalités citoyennes en actes portant sur une approche inter-sectionnelle des questions de genre et de racisme dans le spectacle vivant.