Après des mois d’enfumage, les ordonnances de la loi travail XXL, qui entérinent des dizaines de reculs en matière sociale, dont certains nous ramènent 50 ans en arrière, sont désormais connues… Il est temps de rentrer dans le dur : la réunion téléphonique de rentrée du Front social, lancé en mai dernier (voir l’Anticapitaliste n°385), a été l’occasion de vérifier son enracinement et sa vivacité.
Parmi la désormais soixantaine de collectifs locaux, qui commencent pour certains à se coordonner régionalement comme dans l’Ouest, et les plus de cent cinquante organisations qui le composent, beaucoup ont labouré le terrain tout l’été et continuent à le faire (en tenant, par exemple, un stand à la grande braderie de Lille), voire travaillent de concert avec les intersyndicales locales à la réussite de la journée de mobilisation du 12 septembre quand celles-ci ont fait le choix de ne pas leur tourner le dos.
Un appel va aussi être lancé en direction des fonctionnaires, dont la mobilisation a été réduite lors du conflit contre la loi travail de 2016, en particulier dans l’éducation, où une rentrée chaotique se prépare, afin d’éviter le tronçonnement inefficace des journées d’actions qui se profile.
Unité et radicalité
Les échanges ont aussi permis de préciser le profil du Front social : refus de la césure entre mobilisation sociale et politique, que certains veulent installer, nécessité de faire converger les luttes, que ce soit celle des livreurs de Deliveroo qui ont forcé leur patron à les recevoir, des contrats aidés qui se battent contre leur suppression le plus souvent sans soutien syndical, des jeunes, des retraitéEs indignés par l’augmentation prévue de la CSG, etc., ainsi que la nécessité de s’adresser aux militantEs en rupture avec leur centrale, en particulier ceux de FO.
C’est cette orientation qui sera portée dans un maximum de réunions, organisées dans la foulée des manifestations du 12 septembre, dont un meeting francilien, retransmis sur internet, prévu le 13 septembre à la Bourse du travail de Paris. Et c’est parce que mettre la politique de Macron en échec ne s’arrête pas à la riposte à ses ordonnances qu’une réunion des collectifs et des organisations membres du Front social sera organisée au même endroit le 30 septembre prochain.
Enfin, le 22 septembre, jour finalement retenu pour la présentation des ordonnances en conseil des ministres, sera une nouvelle journée de mobilisation, y compris à l’appel de la CGT et de Solidaires, pour aller vers le blocage de l’économie, seule à même de faire reculer Macron et la clique des possédants qui le soutiennent.
Laurent Degousée