Publié le Samedi 31 juillet 2010 à 21h02.

General Motors Strasbourg : agissements de salauds

Dès 2008, General Motors envisageait de se séparer de l’usine de boîtes de vitesse de Strasbourg et avec un premier Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), supprimait 168 postes. Un an plus tard, General Motors en faillite est restructuré avec l’aide de l’État américain autour de deux entités : Motors Liquidation (!) Company (MLC), entité de liquidation des entreprises à laquelle est rattachée l’usine de Strasbourg et General Motors Company (GMC). En septembre 2009, nouvelle restructuration et nouveau PSE supprimant 200 nouveaux postes de travail pour préparer la revente fin 2010. En février 2010, deux repreneurs se déclarent. En juin, GMC propose de reprendre l’entreprise avec la condition d’une diminution de 10 % de la masse salariale, le blocage des salaires pendant deux ans puis l’augmentation juste égale à l’inflation pour la troisième année, sept jours de RTT en moins pour les équipes en horaires décalés, un quart d’heure de travail en plus par jour pour les équipes « normales » et la suppression de l’intéressement pendant trois ans. En contrepartie, le groupe s’engage au maintien d’une « certaine » production jusqu’en 2014, avec promesse d’investissements pour la suite. Cet accord d’entreprise doit être soumis à la signature des organisations syndicales après référendum. Or, la seule question du référendum était : « Voulez-vous que GMC rachète l’entreprise ? » Toutes les organisations syndicales (CFDT, CFTC, FO) de l’entreprise appellent à voter « oui » sauf la CGT dont le secrétaire affirme : « Nous ne signerons pas. Le rôle d’une organisation syndicale n’est pas de négocier les reculs sociaux. » Après le vote favorable de 70 % des salariés a commencé une campagne d’intimidation envers la CGT. L’annualisation du temps de travail non prévue dans les discussions préliminaires est finalement enlevée devant l’indignation et la colère des salariés. Mais la direction continue de présenter la signature de la CGT comme la condition indispensable au rachat de l’usine par GMC. Juridiquement inconsistante, cette exigence n’a pour objectif que de faire plier les seuls qui osent résister à GMC, à décourager toute possibilité de riposte ultérieure. Pour obtenir ce ralliement, la direction, à travers des cadres, des agents de maîtrise et même certains ouvriers inquiets et déboussolés, ont organisé vendredi 23 juillet une manifestation en direction du local de la CGT, bloquant, bousculant, agressant et menaçant de mort les militants et les élus. De nombreux syndicats de la branche (et au-delà) et la direction fédérale de la métallurgie CGT manifestent leur soutien par des motions de solidarité et des injonctions au ministère du Travail de faire cesser les pressions. La fédération CGT, sommée par l’UIMM (patronat de la métallurgie), refuse de faire pression sur le syndicat. Pour l’heure, tout le monde se lance dans les manœuvres contre la CGT (renseignements généraux, presse locale, partis politiques). Le mercredi 28 juillet est fixé comme date butoir pour la signature.Correspondant