«Quand les éboueurs sont en grève, les orduriers sont indignés. » Jacques Prévert Depuis le 12 octobre, les agents grévistes du nettoyage de la ville de Paris bloquent l'entrée du centre d'incinération d'ordures ménagères d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Les grévistes empêchent également la sortie des bennes garées dans les deux garages attenants. Après être parvenus à faire éteindre le premier four, ce fut le tour du second quelques jours plus tard, mettant le centre totalement à l'arrêt. Mais les grévistes ne se battent pas pour éteindre des cheminées, ils se battent contre la réforme des retraites, pour l'emploi et les salaires, notamment l'embauche de 758 éboueurs au statut, la re-municipalisation de l'ensemble des tâches confiées au privé, etc. Dans le mouvement, les grévistes ont reçu un soutien certain, que ce soit de la part de la population au travers de barbecues organisés sur le site, ou des salariés des environs en lutte lors des manifestations appelées par l'intersyndicale des 5e-13e arrondissements des 26 octobre et 2 novembre qui se sont terminées sur le site. Ainsi, des cheminots de la gare d'Austerlitz, de Montparnasse, des agents de la Pitié-Salpétrière, etc. se sont rendus sur le site depuis le début de l'occupation. En revanche, de la part de Bertrand Delanoë, maire de Paris, et de fait employeur des agents du nettoyage, aucun soutien concret mais plutôt une attitude classique de patron tentant de casser la grève. Ainsi, dans un communiqué du 27 octobre1, la CGT-nettoiement pointe les contradictions du maire PS de Paris qui, dans la rue, dénonce le gouvernement et l'appelle à entendre le mouvement social mais qui en tant qu'employeur n'hésite pas à faire appel à des entreprises privées (Veolia, Suez, etc.) pour remplacer les grévistes, réduisant d'autant l'impact du blocage et de la grève. Le maire socialiste préfère casser la grève de ses propres employés en finançant avec de l'argent public des grands groupes privés déjà en compétition pour se partager le ramassage dans les arrondissements de Paris, plutôt que de répondre aux revendications des grévistes sur les salaires et l'emploi. Portée par le mouvement d’ensemble, l’action des éboueurs parisiens est en mesure de faire céder la Mairie de Paris. D’ores et déja, les grévistes ont déclaré qu’ils étaient là jusqu’à Noël s’il le fallait ! Alors, le soutien doit lui aussi être à la hauteur de la détermination des salariés. Les militants d’Île-de-France du NPA s’y emploieront. Correspondant 1. http://us-cgt-spp.org/nettoiement/nettoiement_139_54_101027.php