Publié le Vendredi 19 février 2010 à 11h36.

Ikéa : faire plier un patron milliardaire !

Face à une direction intransigeante, les salariés d’Ikea poursuivent leur lutte pour une augmentation générale des salaires de 4 %. Des militants NPA les soutiennent sur le terrain. Samedi 13 février, 22 des 26 magasins d’Ikea étaient en grève. Malgré un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros et un bénéfice net de plus de 52 millions d’euros, le leader du marché du meuble, prétextant une « conjoncture économique défavorable », ne proposait au départ que 1,2 % d’augmentation liée aux « performances individuelles ». Le patron du groupe Ikea, Ingvar Kamprad, établi en Suisse, était classé, en 2007, au quatrième rang mondial des plus grandes fortunes du monde. Suite à la surdité aiguë dont a fait preuve la direction lors des négociations, une dizaine de délégués syndicaux ont occupé le siège de l’entreprise à Plaisir (Yvelines). Le mouvement de grève et les débrayages se sont alors multipliés. Après une semaine de mobilisation des salariés, l’offre de la direction n’était que de 2 % d’augmentation pour les employés (dont 1 % au mérite) et 2 % au mérite pour les cadres. La tradition du « modèle social » à Ikea veut qu’il n’y soit pas question d’augmentation collective mais uniquementau mérite. Mardi 16 février, la direction était toujours aussi inflexible et la grève devait s’étendre mercredi aux trois dépôts. La question des salaires devient de plus en plus cruciale car pour atteindre 1 300 euros par mois, un salarié doit travailler le week-end (le dimanche est payé à 225 %) et faire des heures de nuit.Les salariés que nous avons rencontrés à Paris Nord 2 dénonçaient également les conditions de travail difficiles et les suppressions de postes auxquelles ils sont confrontés. En un an, ils sont passés de 569 à 490 salariés, ce qui entraîne une surcharge de travail pour les salariés et des temps d’attente beaucoup plus longs pour les clients. La direction d’Ikea veut automatiser les caisses au détriment de l’emploi. Par ailleurs, 35 % des salariés sont à temps partiel avec des horaires imposés, ce qui pose problème aux étudiants pour suivre leurs cours. L’amplitude des horaires de travail étant de 4h30 du matin à 23h, certains salariés ont de grosses difficultés à se rendre dans la zone commerciale de Paris Nord 2 qui n’est accessible qu’en voiture. Avec Cathy Billard, tête de liste NPA dans la Seine-Saint-Denis, nous avons rencontré des salariés en lutte déterminés qui occupaient le hall d’entrée pour s’adresser aux clients avec des tracts de l’intersyndicale FO-CGT-CFDT. Les salariés sont bien décidés à organiser des débrayages le dimanche avant de redémarrer la grève dès lundi pour gagner sur leurs revendications (salaires et conditions de travail). Le NPA leur apporte tout son soutien ! Loïc, comité NPA de Saint-Denis