Le 20 juin, l’ensemble des sites Ikea était en grève dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires sur les salaires).
Le « modèle » Ikea, ce sont d’un côté 3,7 milliards d’euros de chiffres d’affaires, 250 millions d’euros de profits net en mai 2023, 22 milliards d’excédent de trésorerie et 189 millions d’euros de dividendes aux actionnaires.
Les cadres dirigeants, eux, s’octroient des salaires jusqu’au double de leur grille, au triple pour le directeur général et le DRH…
De nombreux cadeaux fiscaux et autres exonérations sont faites aux actionnaires. Et Ikea est un « moteur » de l’inflation avec une hausse de ses prix de 27 %.
Un modèle d’un autre temps
Le « modèle » Ikea, ce sont d’un autre côté des congés payés supprimés et des repos compensateurs non payés, des droits au compte épargne temps retirés, la polyvalence étendue, la flexibilité et le travail les jours fériés, les nuits et le dimanche, des externalisations et délocalisations.
Ce sont deux ans de perte de pouvoir d’achat pour les employéEs et agentEs de maîtrise, de plus en plus proches du Smic pour les 4 premiers niveaux. Sans compter les diminutions d’effectifs et le non-remplacement des salariéEs malades ; des conditions de travail d’un autre temps (tire-palettes manuels).
Cette méthode, souvent montrée en exemple aux autres groupes et qualifiée par les salariéEs de « stratégie de profiteurs de guerre », a permis au groupe d’accroître cette année encore le chiffre d’affaires colossal de l’année précédente.
Mouvement de grève intersyndical
Les salariéEs refusent cette injustice qui voit les actionnaires et dirigeants accumuler les richesses et s’assurer des rémunérations plus que confortables alors qu’eux-mêmes s’appauvrissent et n’ont que quelques miettes (revalorisation de salaire inférieure au Smic).
Un mouvement de grève intersyndical (CGT, FO, CFDT, UNSA, CFE-CGC) a donc été déclenché pour faire pression sur les « négociations » qui, plus encore que les années précédentes, se révèlent une arnaque au seul bénéfice des capitalistes.
MobiliséEs dans l’unité, ils et elles exigent 250 euros de plus par mois et une amélioration de leurs conditions de travail.
Leur grève vise à imposer un rapport de forces, seul capable de peser efficacement sur les NAO. Car de l’avis d’un représentant CGT du magasin de Marseille-La Valentine, « il ne peut pas y avoir de dialogue social entre ceux qui engrangent les richesses et celles et ceux qui les produisent ».