Si la loi travail précarise les travailleurEs, elle s’attaque aussi à celles et ceux qui travaillent de manière discontinue ou qui subissent le chômage. Le problème pour les plus précaires d’entre nous, c’est que cette réforme s’articule dans un cadre d’attaques coordonnées contre les droits des plus fragiles parmi la classe des travailleurEs.
Dans le même temps, le gouvernement et le Medef tentent d’imposer une diminution des indemnités chômage, ce qui frappera les chômeurEs, les intérimaires, les saisonnierEs et les intermittentEs. La renégociation de la convention collective du cinéma d’animation projette d’aligner les salaires vers le bas, et la récente loi « création, architecture et patrimoine » prévoie de remplacer des artistes par des amateurEs nos rémunérés dans les spectacles professionnels.
Le démarrage d’une lutte qui doit encore se construire
Depuis début avril, les assemblées générales se sont multipliées dans toute la France, initiées par les coordinations d’intermittentEs et de précaires et parfois les CGT Spectacle et CGT Chômeurs. Composées principalement d’intermittentEs, ces AG à participation conséquente montrent qu’une inquiétude existe chez les précaires concernant leur avenir. Ces AG ayant pour l’instant un caractère plutôt informatif doivent, en plus, devenir un point d’appui pour la construction de la mobilisation.
La volonté de se structurer avec des commissions et des comités de mobilisation, est positive et nécessaire pour ne pas rester dans l’entre-soi militant et informer, motiver et permettre à nos collègues et nos voisinEs de file d’attente chez Pôle Emploi de comprendre la gravité des attaques et la nécessité d’y résister.
Se donner les moyens de gagner
à la lumière de la lutte de 2014, il est devenu incontestable que la grève est le seul moyen efficace pour faire reculer le Medef et ses alliéEs. Cependant, dans un milieu extrêmement précarisé et parfois éclaté dans de toutes petites structures, cette question est délicate, et il est nécessaire de trouver des solutions collectives aux problèmes concrets qu’elle soulève.
La solidarité des travailleurEs moins précaires ainsi que la construction de caisses de grève devront être rapidement envisagées pour pouvoir mettre en grève de façon massive les représentations, les concerts, les tournages, les émissions de télé et les festivals.
Ce que nous défendons, nous le défendrons touTEs ensemble
En 2014, notre lutte a permis de faire reculer le gouvernement sur plusieurs points de la convention Unedic. Il faut reconnaître que, hormis quelques journée de grèves à la SNCF et quelques grèves locales, notre isolement politique était réel.
Alors que la jeunesse est mobilisée contre la loi travail depuis un mois et demi appuyée par des journées de grèves interprofessionnelle assez massives, il existe aussi d’autres luttes qui s’organisent pour résister aux attaques que nous subissons de la part des capitalistes et leurs alliéEs. à la SNCF, la mobilisation pour la défense des conditions de travail ainsi que la radicalité et l’endurance qui se dégagent du mouvement Nuit debout sont des appuis concrets qui permettront d’enfoncer ensemble un coin dans la système capitaliste.
Malgré tout, pour donner une teneur réelle à la convergence des luttes, nous ne ferons pas l’impasse sur la construction de la lutte.
Simon Ailbé