Après les mobilisation du printemps et de l’été dernier, Manuel Valls, jouant la division et tentant de sauver la saison de festivals, a proposé la mise en place de tables rondes. L’objectif ? Rediscuter du nouvel accord de l’assurance chômage, mais uniquement concernant les annexes 8 et 10 relatives aux intermittentEs du spectacle et de l’audiovisuel...
Dès l’aube du mouvement, les coordinations nationales appelaient au non-agrément de l’ensemble du texte (« Ce que nous défendons nous le défendons pour tous ! »), et les représentantEs directes des intermittentEs et précaires n’ont été conviés à ces tables que tardivement, au terme d’un rapport de forces qui a pesé en leur faveur.Les « tables de concertation » censées permettre au gouvernement de jouer la montre, ont eu un effet assez inattendu, mettant en lumière le niveau d’incompétence des partenaires sociaux signataires, principalement Medef et CFDT, mais aussi des directeurs et cadres de direction des institution s’occupant des chômeurEs et précaires : Pôle emploi et l’Unedic.Après une succession de réunions, les Coordinations des intermittentEs et précaires, la CGT et le Syndeac (syndicat d’employeurs du spectacle vivant), ont obtenu le chiffrage de leur revendications respectives, ce qui a permis de faire constater que les modèles mutualistes ne coûtent pas plus cher que l’évolution vers les modèles assuranciels et socialement injustes.
La montagne a accouché d’une sourisManuel Valls propose d’entériner le statu quo. En proposant d’inscrire dans la loi le régime d’indemnisation des intermittentEs du spectacle et de l’audiovisuel (annexes 8 et 10), il divise encore plus les précaires. De plus, inscrire dans la loi l’existence d’un régime spécifique sans en modifier la logique ne répond en rien aux revendications qui sont portées par les travailleurEs de ce secteur.Parallèlement, la logique capitaliste continue de tourner à plein régime : la multiplication des contrôles sur les chômeurEs et précaires, la casse de l’inspection du travail, la multiplication des plans de licenciement couplée à une politique d’austérité qui frappe de plein fouet les travailleurEs des services publics et de la culture, risquent fort de continuer à faire augmenter la détresse sociale.Alors que le budget de la culture prend une sérieuse claque et que les conséquences de l’accord Unedic du 22 mars se font de plus en plus sentir, il est temps de se préparer à construire une mobilisation massive pour imposer un changement de cap.
Correspondants