Cette année la journée internationale de lutte des travailleurs se passe sur fond de crise économique exacerbée, de catastrophe nucléaire au Japon, mais aussi de révolutions dans les pays arabes. C’est dans un contexte d’approfondissement de la crise économique, d’hyperplans d’austérité en Europe et aux États-Unis, de chômage, de catastrophe nucléaire au Japon mais aussi de révolutions et de guerre au sud de la Méditerranée que se déroulera la journée internationale de luttes des travailleurs et des travailleuses du 1er Mai. Dans un tel contexte, cette journée prend une tournure particulière.
Tout d’abord, elle est l’occasion pour l’ensemble des salariéEs d’affirmer leur solidarité avec les révolutions arabes et de refuser l’intervention impérialiste. Révolutions qui ont montré qu’il était possible de remettre en cause le système, de renverser ceux qui nous dirigent, qui nous appauvrissent. Partout dans le monde arabe, les populations continuent de revendiquer, malgré la répression, leur liberté, des droits démocratiques et sociaux comme c’est le cas encore aujourd’hui en Syrie ou au Maroc. Dans la foulée de ces révolutions, la population libyenne s’est soulevée contre Kadhafi. Les impérialistes, Sarkozy, en tête, ont saisi l’opportunité ouverte par la répression du dictateur pour tenter de reprendre la main sur la Libye et sur l’ensemble de la région. C’est une offensive globale pour canaliser, maîtriser le processus révolutionnaire, préserver les intérêts des trusts pétroliers et de ceux qui les servent, une offensive contre la révolte des travailleurs et des peuples. Pendant ce temps-là, prétextant de l’arrivée de quelques milliers de migrants tunisiens fuyant la misère et la pauvreté, Sarkozy propose de « suspendre » les accords de Schengen permettant la libre circulation des personnes dans l’Union européenne, arguant par la voix de son ministre des Affaires étrangères que « l’Europe, ce n’est pas la libre circulation des immigrants illégaux ». Développant ainsi une nouvelle fois, le discours et le programme nauséabond du Front national et sa politique de haine et de racisme. La situation est aussi marquée par la catastrophe nucléaire de Fukushima qui montre, 25 ans après Tchernobyl, que cette énergie représente un risque inacceptable, exacerbé par la course aux profits et à un productivisme effréné qui régit le système capitaliste. Ce 1er Mai est également l’occasion de revendiquer la sortie du nucléaire et des énergies fossiles.
Le fait marquant de la situation pour la majorité des salariéEs, de la population est sans aucun doute l’approfondissement de la crise économique et le développement des plans d’austérité pour faire payer la crise à la population par la casse des acquis sociaux et des services publics. Pendant que les profits explosent (82,5 milliards d’euros pour les entreprises du CAC 40), que les cadeaux fiscaux au patronat et aux plus riches continuent de plus belle (140 milliards d’euros pour 2010), les salariés eux sont sommés de se serrer la ceinture et voient leur pouvoir d’achat descendre en flèche. Pour les malades, l’accès aux soins est remis en cause et le service public de la santé devient une peau de chagrin. Les soins et les médicaments sont de moins en moins remboursés. On le voit, la dette, la crise dont les capitalistes sont responsables sont les prétextes pour sabrer nos acquis sociaux.
Mais face à cette situation, la colère sociale est forte, les mobilisations sur l’ensemble des aspects de cette politique d’austérité sont vivaces en France mais aussi dans l’ensemble de l’Europe. L’exemple le plus frappant, ces dernières semaines en France, est sans aucun doute les grèves pour les salaires qui éclatent un peu partout et dans de très nombreux secteurs d’activités.
Ce 1er Mai est une occasion importante de mettre en avant toutes ces luttes et de revendiquer une autre répartition des richesses et en premier lieu l’augmentation de tous les salaires de 300 euros net avec un minimum de 1 500 euros net mais aussi d’en finir avec les exonérations de cotisations sociales, les suppressions d’emplois. Et plus largement, ce qui doit s’exprimer, c’est une véritable alternative, en rupture avec ce système qui fait faillite. Les raisons sont nombreuses pour que ce 1er Mai soit un succès pour faire entendre que, au Nord comme au Sud, nous refusons de payer leurs crises !
Sandra Demarcq
La carte de France des manifs du premier mai sur le site de la CGT, cliquer ici