Publié le Vendredi 22 décembre 2023 à 15h00.

La MC2 de Grenoble entend enfin ses salariéEs 

Une lutte victorieuse dans la culture ! Et cela n’a pas été chose facile. Après plusieurs mois de dialogue particulièrement tendu, c’est finalement la grève qui a permis une issue positive au conflit, en imposant une rencontre entre la direction et les représentantEs du personnel.

La MC2, Maison de la culture de Grenoble, est la plus grosse scène nationale, dirigée depuis janvier 2021 par le metteur en scène Arnaud Meunier. Alors que celui-ci (déni ? provocation ?) vantait dans l’Obs des méthodes de management prétendument plus humaines1, les problèmes de conditions de travail dégradées, identifiées depuis 2017, continuaient de s’amplifier. 

Souffrance au travail, manque de personnel du fait de nombreux arrêts maladie et licenciements, salaires pas à la hauteur dans un contexte d’inflation… les motifs ainsi accumulés au fil du temps ont renforcé la détermination du personnel — permanentEs et intermittentEs — à augmenter le rapport de forces, au-delà des premiers communiqués critiques.

Grève de huit jours

Pilotée par le Synptac-CGT (syndicat des personnels techniques et administratifs du spectacle vivant), une première journée d’arrêt de travail a eu lieu le 7 novembre, attaquée par la direction sur un motif juridique. En effet, pour les établissements relevant d’un caractère de service public, le préavis doit être déposé cinq jours avant… Qu’à cela ne tienne ! La grève illimitée a finalement démarré le 17 novembre, a été massivement suivie et a duré huit jours pendant lesquels aucun spectacle ne s’est joué.

L’union fait la force

Le protocole d’accord signé le 24 novembre entre les deux parties liste entre autres des mesures pour la réintégration et la pérennisation de certains postes ; la sanctuarisation des accords d’entreprise de 2015 (lesquels, rappelle la CGT, sont trop souvent maltraités par les scènes labellisées) ; la mise en place de réunions hebdomadaires d’information et d’échange ; une attitude volontariste en direction de la médecine du travail pour faire avancer certains dossiers ; des revalorisations salariales (la NAO 2023 n’ayant pas abouti du fait de propositions insuffisantes). 

La direction a tenu à souligner dans ce procès-­verbal le caractère exceptionnel du paiement de toutes les journées de grève, des fois que nous saurions nous en souvenir pour une prochaine fois ? En résumé, et selon les mots du délégué syndical Synptac-CGT : « L’union et les convictions font la force plus que jamais. » CQFD…