Publié le Mardi 20 avril 2021 à 14h47.

Macron : du « bleu » partout, pas du « blanc »

Le président brésilien Bolsonaro est, à juste titre, dénoncé comme un irresponsable dangereux face à la pandémie. En fait, Macron est de plus en plus sur la même ligne : « Cachons les morts et demain, grâce à moi, tout ira mieux ».

Un certain nombre de pays, l’Allemagne le plus récemment, ont organisé des hommages solennels aux morts du covid. Nous n’avons pas de d’illusion sur ce genre de cérémonie commémorative qui peut être parfaitement hypocrite. Mais au moins, cela rappelle cette réalité d’une pandémie qui tue chaque jour en France l’équivalent des passagers d’un Boeing. Macron, pour sa part, s’est contenté de se fendre d’un tweet sans aucun sens : « Nous noublierons aucun visage, aucun nom ».

Dans une interview en prélude à son déplacement à Montpellier lundi 19 avril, portant sur le thème de la sécurité, Macron annonce fièrement : « Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 quen 2017 » dans le cadre de la création, déjà entamée, de 10 000 postes supplémentaires dans la police. Par contre, voir plus de « blanc » dans les hôpitaux n’est pas à l’ordre du jour. Rien n’est programmé en termes de créations d’emplois de personnels soignants ni d’arrêt de la fermeture d’unités…

Dans le même entretien, Macron repart en guerre mais c’est le trafic de drogue et non le coronavirus qui est dépeint aujourd’hui comme « la mère des batailles ». Le trafic serait lié à tous les problèmes : délinquance, « séparatisme »… Bien sûr que la délinquance existe, mais elle se combat d’abord en luttant contre le chômage et la désespérance des jeunes. Bien entendu, les policiers ont encore droit à quelques promesses et bonnes paroles.

Déjà en campagne électorale, Macron avance son probable thème de propagande : « Se battre pour le droit à une vie paisible »… ceux dont le licenciement est facilité par les lois « travail », le million de chômeurEs dont les allocations vont baisser, peuvent se demander à quelle vie paisible ils vont avoir droit.

En fait, Macron s’apparente de plus en plus à un Bolsonaro en plus poli, soucieux seulement des intérêts des capitalistes, flattant la police qui peut être bien utile et recourant aux vieilles ficelles de la division et de la stigmatisation pour se perpétuer au pouvoir. Il croit jouer sur du velours pour la présidentielle avec une adversaire encore plus hideuse que lui et une gauche divisée qui, pour une partie d’entre elle, a mis en œuvre des politiques antisociales et policières quand elle était au pouvoir. Pour que ça change, il faudra tout changer et, pour cela, pas d’autre voie que la construction de la mobilisation sociale et de l’unité, en premier lieu à la base, de celles et ceux qui en bavent au quotidien.