On se souvient du « Blitzkrieg » (la guerre éclair) contre le monde du travail promise par Fillon s’il était élu président... Force est de constater que c’est finalement Macron qui l’a mis en œuvre !
En quelques mois, la somme des attaques perpétrées par une équipe gouvernementale composée de diverses fractions politiciennes bourgeoises parmi les plus attentionnées vis-à-vis du Medef est impressionnante. Aucun front ne semble être délaissé par cette bande de tueurs de masse des droits sociaux et démocratiques, qui veulent en outre neutraliser toute possibilité de riposte.
La méthode de l’assommoir
Dresser l’inventaire des méfaits de ce gouvernement est une gageure... On a peur d’en oublier ! Il y a les ordonnances sur le travail qui sont une régression sans précédent pour les droits des salariéEs au profit du capital. Se profilent d’ores et déjà la réforme de l’assurance chômage et de la formation professionnelle, la remise en cause de la Sécu et du système des retraites par répartition. Du côté de la fonction publique : rétablissement du jour de carence, gel du point d’indice, 120 000 suppressions de postes et l’annonce sans chichis de Darmanin du processus d’ouverture de la casse du statut des fonctionnaires… à l’image de celui des cheminotEs. Rajoutons les 15 milliards de baisse programmée des dépenses publique et celle de 4,2 milliards du budget de l’assurance maladie. Sans oublier la saignée de 220 000 « emplois aidés » pour économiser 2,6 milliards d’euros, la baisse des APL de 5 euros par mois et l’augmentation du forfait hospitalier de 2 euros par jour. Si on ajoute à tout cela le vote de loi sur l’état d’urgence permanent, le durcissement des lois sur le séjour des étrangerEs et les cadeaux fiscaux démultipliés pour les riches... on mesure l’ampleur des dégâts !
Communication et « dialogue » en guise d’arnica
D’ailleurs, la cote de popularité de Macron ne cesse de s’effondrer au fil des semaines avec 44 % d’opinions favorables contre 66 % au moment de son entrée à l’Élysée. Pourtant le gouvernement ne lésine pas sur la communication. Du côté de Philippe et de ses sbires comme Pénicaud, ce sont les phrases bien classiques ultra-libérales sur la compétitivité, les bienfaits de la baisse du « coût du travail », les « efforts partagés qui vont relancer la croissance », la chasse au « gaspillage » (merci la Cour des comptes !).
Du côté de l’Elysée, on met en avant le Macron de la scène internationale, à la tribune des Nations unies, celui qui veut être le représentant du « pays des droits de l’homme », un président sage qui en appelle à la conscience de « ceux qui veulent construire un monde meilleur » mais qui fabrique des lois qui vont fermer de plus en plus le pays aux migrantsE et écraser ici les droits de la grande majorité.
Et puis, bien sûr, il y a toujours la carte du « dialogue » avec les partenaires sociaux. L’encre à peine sèche de la signature des ordonnances XXL, Macron réinvite les dirigeants des principales organisations syndicales à discuter dès le 12 octobre de la suite des opérations ! S’ils y vont tous, le signal sera une nouvelle fois donné que l’on peut « discuter » avec Macron, voire « arracher quelques avancées » dans les salons de l’Élysée ! Il faut bien au contraire boycotter ces rencontres et appeler l’ensemble du monde du travail à la bataille.
Quand le vernis s’écaille
Cette machine de guerre gouvernementale qui allie le bâton et le miel peut pourtant déraper lorsqu’elle est confrontée à la contestation sociale. Les grévistes traités de « fainéants », les ouvriers de GM&S accusés de vouloir « foutre le bordel » plutôt que « trouver un emploi ». Tous ces « éléments de langage » montrent à la fois l’ampleur du mépris de classe de Macron et de sa bande et la fébrilité qui pourrait s’emparer de ce pouvoir « droit dans ses bottes » si, face au rouleau compresseur, se dressait la force du nombre. Nous sommes effectivement toutes et tous attaqués comme jamais. Nous n’aurons ni répit ni abri partiel... alors la seule solution c’est d’y aller franchement, tous et toutes ensemble, en grève et dans la rue !
Marie-Hélène Duverger