Publié le Vendredi 28 janvier 2011 à 17h57.

Manifeste des médecins désobéisseurs

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 18 janvier, le Dr Poupardin1 a présenté un manifeste de médecins solidaires2. Ces médecins, pour qui la santé de leurs patients passe avant tout, s’opposent à l’accroissement des mesures qui tendent à restreindre l’accès aux soins remboursés et à privatiser la Sécurité sociale. Comme l’explique le Dr Didier Ménard, secrétaire-adjoint du Syndicat de la médecine générale, les médecins peuvent se répartir en quatre catégories : les empoisonneurs qui appliquent aveuglément la politique du gouvernement, les résignés, les indignés passifs et les indignés actifs qui par des actes individuels de désobéissance tiennent à assurer les soins de leurs patients quelle que soit leur situation sociale et financière. C’est à ces derniers que s’adresse le manifeste afin que ces actes individuels se transforment en une action collective de résistance.Jacqueline Fraysse, députée et médecin, et Pierre Gosnat, député PCF de la circonscription où exerce Didier Poupardin, ont fait part de leur expérience d’élus locaux. Les familles modestes, dont un grand nombre de femmes seules avec enfants, ont de plus en plus de difficultés à se faire soigner. La fermeture des centres de santé, les dépassements d’honoraires systématiques dans certaines spécialités et le coût des médicaments les amènent à renoncer aux soins.À travers ce manifeste, ces médecins exigent un accès égal pour tous à des soins de qualité, respectueux de la personne humaine, qui ne peut être découpée en « pathologies », traitée comme une marchandise, ou être l’objet de profits. Ils décident de résister aux mesures qui pleuvent et mettent en péril l’accessibilité aux soins. Ils refusent de se soumettre aux pressions des directions de la CNAM et des CPAM qui exigent de participer à la « responsabilisation » des personnes malades, c’est-à-dire de prescrire de telle sorte qu’elles soient toujours moins remboursées.Le manifeste des médecins solidaires a reçu le soutien du Syndicat de la médecine générale, de SUD Santé-sociaux et des partis PCF, PG, LO et NPA.Correspondant1. Poursuivi par la caisse d’assurance maladie du Val-de-Marne pour son refus d’utiliser les ordonnances bizones, faisant bénéficier ses patients en longue maladie d’un remboursement à 100 % de l’ensemble de leurs prescriptions (voir Tout est à nous ! n° 73) 2. www.petitions24.net/manifeste_des_medecins_solidaires