Publié le Samedi 7 mai 2016 à 12h53.

Metz (57) : « Police partout »... Et justice ?

Le 26 avril, nos camarades comparaissaient pour « outrage aux forces de l’ordre » (Yann, CGT PSA Trémery) et « rébellion et violence sur agent » (Denis, CGT communaux de Metz) lors du blocage/sit-in du 17 mars dernier du pont à l’entrée de la fac. Ils militent tous deux au NPA.

Leur avocate a très énergiquement plaidé la relaxe. La sanction demandée – 500 euros d’amende pour chacun – a été présentée comme une manifestation de clémence… Si les prévenus risquaient effectivement des peines beaucoup plus lourdes, l’amende réclamée par le procureur n’en constitue cependant pas moins une injustice flagrante car les seules victimes sont Yann et Denis. Pas d’ITT pour les policiers… Leur seul traumatisme, un doigt d’honneur outrageant.

Par contre, Yann a été matraqué, et son arcade sourcilière éclatée a nécessité cinq points de suture. Blessé à 17 heures, il ne sera soigné à l’hôpital que dans la nuit entre 1 heure et 2 heures du matin. Il aura 4 jours d’ITT. Précisons que l’« outrage » (qu’il reconnaît) a eu lieu au moment où les pompiers l’emmenaient pour le soigner, et c’est alors que les CRS l’ont arraché des mains de ceux-ci… L’« agression » de Denis sur les policiers (qu’il ne reconnaît pas bien entendu) a eu lieu alors qu’il était à terre... avec trois policiers sur lui. Il est donc logique que le seul blessé, ce soit lui : 7 jours d’ITT…

Lors de ce procès dont le délibéré aura lieu le 24 mai, il faut noter un réquisitoire surréaliste du procureur : « en 68, sur les barricades, je criais CRS, SS ! »… Un procureur qui a aussi étalé sa méconnaissance des faits : « des milliers de manifestants se dispersent aux injonctions de la police et vous restez dans le carré des irréductibles »... alors que ce 17 mars, seuls 100 à 150 personnes avaient participé au blocage… À souligner aussi l’avocate qui a imposé le visionnage d’une vidéo d’un étudiant démontrant le caractère pacifique du sit-in.

Soulignons enfin l’importance des deux rassemblements de soutien, 150 et 100 personnes, l’importance des témoignages, et de la campagne politique de solidarité. Et c’est très logiquement que plainte a été déposée pour violences policières.