Publié le Mercredi 10 octobre 2012 à 13h13.

Mondial de l'auto Sous les lacrymos, la détermination

 

AccueilliEs par les gaz lacrymo à leur arrivée au Mondial de l'auto, les salariéEs des boîtes en luttene se sont pas laisséEs démoraliserMardi 9 octobre, près de 2 000 salariéEs déterminéEs e sont retrouvéEs à la Porte de Versailles devant l’entrée du Mondial de l’automobile à partir de 10 heures. Ce rassemblement, en prélude de la manifestation appelée par la CGT l’après-midi, était à l’initiative des syndicats CGT et Sud de PSA.

Les manifestantEs étaient bien décidéEs à crier leur colère dans l’enceinte de la vitrine du grand business automobile. Des salariéEs de PSA d’Aulnay, de Sochaux, de Poissy, de Mulhouse, des métallos du Nord-Pas-de-Calais, celles et ceux de Fralib, Licenci’elles, Goodyear, Renault Cléon, Preventiglass, Michelin, Thales, Air France, Sanofi, Technicolor, Presstalis et bien d’autres encore, venuEs dénoncer la fermeture d’entreprises, les licenciements et la mise en place d’accords emplois-compétitivité.

Les arrivées de cars, de trains, de voitures se sont étalées sur plus d’une heure au gré des embouteillages et des tracasseries des forces de l’ordre. Mais le gouvernement Hollande-Ayrault-Montebourg avait décidé de présenter sa version du dialogue social : un quartier entièrement bleui et militarisé par les cars de gardes mobiles, des centaines de CRS déguisés en Robocop. Les flics de Valls, après la chasse aux immigrés et aux Roms, ressemblent décidemment de plus en plus à ceux de Sarkozy et Hortefeux.
De ce fait, nous avons passé la fin de matinée à tenter de bousculer les grilles du Mondial entre deux arrosages de gaz lacrymogène. La colère des manifestantEs n’entamait pas leur détermination. Entre deux « assauts », les représentantEs des entreprises affirmaient tour à tour les revendications essentielles des manifestantEs : refus de voir les emplois liquidés au nom de la rentabilité du capital, les conditions de travail dégradées au nom de la productivité, les salaires bloqués au nom de la baisse du « coût » du travail. Mais surtout, toutes et tous affirmaient la nécessité de la coordination des mobilisations. Pourtant les organisations syndicales (fédérations, confédérations) étaient non seulement absentes mais avaient plus ou moins ouvertement combattu l’idée même d’une mobilisation au Mondial de l’automobile. Pourtant les difficultés des luttes dans chaque boîte laissent parfois peu de temps et de place à la construction du tous ensemble. Par leur présence, en réponse à l’appel des PSA, les salariéEs présentEs montraient que la rencontre de ceux et celles qui se battent, qui refusent les politiques patronales et gouvernementales, est possible dès maintenant. Les discussions, à peine perturbées par les allers-retours entre les grilles derrière lesquelles s’étaient réfugiées les forces de défense de l’ordre social, tournaient autour de cette préoccupation : comment construire la mobilisation « tous ensemble » qui fera ravaler son insolence à un patronat protégé par les sbires gouvernementaux. Malgré l’impossibilité de faire notre tour du Mondial, la majorité des manifestantEs sont partiEs gonfléEs à bloc vers la place d’Italie, pour insuffler colère et détermination aux cortèges de leur région.
Robert Pelletier