Exemplaire. Cela commence sur un chantier parisien, 46 avenue de Breteuil, à quelques encablures du ministère du Travail....
25 ouvriers non certifiés Gaulois (le problème n'est pas qu'ils sont noirs mais c'est qu'ils n'ont pas de papiers) y travaillent. À quelques jours d'intervalle, deux d'entre eux y sont sérieusement blessés. Les salariés ayant eu l'outrecuidance d'appeler eux-mêmes les secours (en dépit de leur vulnérabilité, c'est la hiérarchie qui voit du plus mauvais œil l'irruption consécutive de l'inspection du travail et la police), on les prie de ne pas revenir.
Eux contactent la CGT et occupent le chantier. .Leurs revendications sont ahurissantes : contrats de travail, fiches de paie, régularisation !
Toujours là !
Tout cela énerve non seulement le donneur d'ordres, mais aussi le maître d'ouvrage Covéa, société d’assurance mutuelle qui ne ne réunit rien de moins que la GMF, la Maaf et MMA dont l'« 'humanité » ne saurait être prise en défaut. Jouant l'ignorance, elle rompt le contrat avec le sous-traitant, et en conclut cyniquement que les ouvriers n'ont plus rien à faire sur le chantier. La justice (oui, on appelle ça comme ça...) acquiesce... et ordonne l'expulsion des 25 grévistes !
L'intervention policière est actuellement en suspens mais, indépendamment de cette menace, ils ne lâchent rien et restent sur place, sous la bonne garde de vigiles qui ont pour consigne de ne plus laisser rentrer quiconque sortirait. Pendant que la CGT tente de négocier la délivrance de fiches de paie et la reprise des ouvriers, les soutiens s'organisent pour faire passer aux grévistes enfermés nourriture et bâches car ils n'ont rien pour s'abriter.
Un rassemblement a eu lieu jeudi devant le chantier. Des syndicalistes, des éluEs, des militantEs, mais aussi des grévistes à qui un micro a pu être tendu à travers la grille se sont exprimés : la lutte continue !
François Brun