L’usine Luxfer de Gerzat (Puy-de-Dôme) a pour principale activité la production de bouteilles d’aluminium d’oxygène utilisées tant pour les soins médicaux (oxygénothérapie) que par les pompiers (appareil respiratoire isolant). Elle a été privatisée en 1995, un groupe industriel britannique en devient le propriétaire. Elle est la seule dans la Communauté européenne à produire ce genre d’équipement.
En 2018, le groupe décide la fermeture de l’usine pourtant très rentable avec 22 millions d’euros de chiffre d’affaire et 12 % de profit en 2018.
Le coût social de cette opération : 136 licenciements
Un collectif de salariéEs épaulé par une intersyndicale CGT-CFDT riposte et empêche les bulldozers envoyés par la direction de casser leur outil de travail ; les salariéEs ont occupé le site 24 heures sur 24.
Un projet de reprise sous forme de coopérative est élaboré par les employéEs.
En pleine pandémie du Covid-19, nous observons que dans de nombreux services de santé (hospitalier, médecine de ville, pompiers) et médico-sociaux (Ehpad, service de soins à domicile), le besoin en bouteilles d’oxygène s’est amplifié. Ceci met en lumière que les produits fabriqués par Luxfer correspondent à un besoin social qui prend toute sa valeur en cette période de crise sanitaire.
Les salariéEs en lutte ont entrepris des démarches pour interpeller l’opinion publique et proposer un projet de redémarrage immédiat de l’activité. Les produits finis seraient disponibles dans un délai de six à neuf semaines.
La direction de Luxfer touche 250 000 euros (crédit d’impôt) par an non remboursables, et ce même après sa déclaration de départ du territoire français.Les ouvrierEs de Luxfer sont toujours en lutte, même si elles et ils ne peuvent plus occuper leur usine à cause du confinement.
Elles et ils étaient aussi présents lors de la mobilisation contre la réforme des retraites et ont reçu le soutien de la part de tous les secteurs mobilisés. Plusieurs manifestations et rassemblements ont été organisés pendant cette période.
Le soutien continue encore avec une déclaration commune de l’ensemble des organisations syndicales de salariéEs de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour le NPA, il faut procéder à la réquisition de l’usine par l’expropriation des moyens de production sans indemnisation ni retour possible au secteur privé et placer la production sous contrôle des ouvrierEs du site car seuls les travailleurEs peuvent être garants de l’emploi et de la santé de toutes et tous.
En effet, nous ne pouvons rien attendre du patronat et des gouvernements à sa solde qui comptent leurs profits tandis que nous comptons nos mortEs. - Ce sont eux qui ont détruit le service public de santé ; ce sont eux qui ont fait fermer la dernière usine française de production de bouteilles d’oxygène et la dernière unité française de production de masques (à Plaintel en Bretagne).- Ce sont eux qui depuis le début de la pandémie ont continué de faire travailler des millions de travailleurEs dans des conditions sanitaires désastreuses pour des activités non essentielles mais qui n’ont pas daigné réorienter massivement l’industrie française vers la fabrication de produits de première nécessité (masques, gel, gants, tests, médicaments…).
Parce que nos vies valent plus que leurs profits, il est temps de prendre nos affaires en main.