Publié le Vendredi 3 juin 2011 à 10h28.

Saint-Denis, maternité en danger, personnel mobilisé.

Depuis le 19 mai, les personnels de la maternité de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (93), soutenus par les syndicats SUD, CGT, FO et CFDT, sont en grève reconductible contre les mesures d’austérité de la direction et du gouvernement. Afin de sensibiliser les usagers et la population sur les raisons de leur mobilisation, les grévistes organisent différentes actions à l’hôpital mais aussi en ville.Après un rassemblement de solidarité devant la maternité, le mardi 24 mai, nous avons retrouvé les grévistes au marché de Saint-Denis, le dimanche 29. Ils y ont installé une table pour recueillir des signatures et des dons. De nombreuses personnes, parmi lesquelles des femmes qui ont accouché dans cette maternité, ont pu ainsi manifester leur solidarité.

Stéphanie, jeune sage-femme, activement impliquée dans la mobilisation, nous parle simplement mais avec conviction des revendications du personnel : « Nous allons avoir de nouveaux locaux mais il faut plus de personnels pour assurer la qualité du service et la sécurité des mamans et des bébés. Or, c’est le contraire qui est en train d’être mis en place : réduction des effectifs, développement de la polyvalence. On va demander au personnel d’être à la fois aide-soignants et auxiliaires de puériculture… Une puéricultrice pour 30 ou 40 bébés dans l’après-midi. Le service d’IVG au 2e étage mais le personnel concerné au 1er. En étant en sous-effectifs depuis des années, nous avons déjà touché un seuil critique. »

Une trentaine de sages-femmes assurent 3 200 accouchements par an dans des conditions difficiles. Même si la fatigue gagne le personnel, il ne veut en aucun cas que la santé des usagers de la maternité soit mise en danger. Comme les grévistes le signalent « Naître, c’est le premier acte social de tout individu, accoucher, c’est un acte citoyen, c’est initier l’avenir, pouvoir être entourée lorsque se termine une grossesse non désirée, c’est pouvoir plus tard se projeter dans l’avenir. C’est aussi un droit. » Stéphanie le souligne, « nous irons jusqu’au bout ; nous n’abandonnerons pas nos mamans et nos bébés ».Avec le soutien des personnels et des usagers, l’intersyndicale se prépare pour un nouveau tour des négociations pour la création des postes nécessaires pour un service public de qualité et en refusant activement la politique d’austérité et de la casse sociale.