Ces derniers jours, une avalanche de chiffres ont été annoncés, illustrant de façon criante l'inégale et scandaleuse politique de répartition des richesses, poursuivie par ce gouvernement…Le 11 décembre, le cabinet Proxinvest annonce que les patrons du CAC 40 ont perçu en 2011 une rémunération moyenne de 4,2 millions d’euros (soit en moyenne 350 000 euros par mois). Et pour la troisième année consécutive, elle est en progression : plus 4,75 % alors que l’inflation s’établit à 2,1 %. Parmi les dirigeants des 40 plus grosses entreprises françaises, quatorze ont dépassé en 2011 4,6 millions d'euros.Des mesures de misèreLe même jour, Jean-Marc Ayrault a annoncé les grandes lignes de son futur « Plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale ». Les quelque 8,6 millions de pauvres ont certainement été heureux d'apprendre que la mesure phare du quinquennat de François Hollande pour lutter contre la misère en France sera d'augmenter le RSA de 10 % sur 5 ans ! Cette largesse gouvernementale fera passer en 2013 le montant mensuel du RSA, pour une personne seule, de 475 euros à 485 euros… soit un niveau moitié moins élevé que le seuil de pauvreté !Comme le déclarait le Premier ministre : « Il est impossible de vivre avec le montant actuel du RSA ! ». Si l'on ne peut pas vivre avec 475 euros par mois, sera-t-il plus facile de s’en sortir avec 10 euros de plus ? Ceux qui attendaient qu’enfin le RSA soit ouvert aux jeunes sans condition de durée préalable d'emploi (puisque de l’emploi, il n'y en a pas pour eux), devront encore attendre. Le gouvernement a prévu… 100 000 contrats d'insertion rémunérés au niveau du RSA, sous condition de ne pas refuser l'emploi qui leur sera proposé !Enfin, dernière annonce de la semaine, la hausse du Smic sera quasi nulle (0,3 %) au 1er janvier prochain. À 9,40 euros aujourd'hui, le Smic horaire brut passera donc à 9,43 euros le mois prochain, portant le Smic mensuel brut à 1 429,97 euros sur la base de 35 heures hebdomadaires. Soit un gain de moins de 5 euros par mois. Au total, sur l’année (compte tenu de la revalorisation de juillet), le Smic aura été augmenté de 2,3 %, dont seulement 0,9 % en pouvoir d’achat.L'inégalité, c'est maintenant !Des chiffres éclairants de l’état de la France sous un président qui proclamait lors de sa campagne l'arrivée du changement et qui maintenant distribue 20 milliards d’euros au patronat dans le cadre du pacte de compétitivité (alors que la revalorisation du RSA représentera environ 1,2 milliard d'euros).Trois chiffres qui démontrent l’actualité de deux des revendications centrales notamment portées par Philippe Poutou lors de l'élection présidentielle. Tout d’abord, un impôt sur le revenu fortement progressif avec un taux de 100 % pour toute la partie du revenu dépassant 20 Smic net, soit environ 260 000 euros par an. Ensuite, l’exigence d’un revenu minimum à 1 700 euros.Il faut en effet en finir avec cette situation d’inégalités croissantes, qui montre crûment l’actualité maintenue d’un des couplets de l’Internationale : « L’état comprime et la loi triche, l’impôt saigne le malheureux ; Nul devoir ne s’impose au riche, le droit du pauvre est un mot creux. C’est assez languir en tutelle, l’égalité veut d’autres lois ».Henri Wilno
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