Publié le Vendredi 28 janvier 2011 à 17h55.

Sanofi-Pasteur : rencontre CGT-NPA

Pour entrer sur le site de productions de vaccins de Val-de-Reuil (Eure), classé « haute sécurité », il faut laisser une pièce d’identité au poste de garde. Mais voilà, Olivier Besancenot, qui avait démarré aux aurores par une assemblée générale de postiers contre des suppressions d’emplois, avait oublié ses papiers ! On a frôlé l’incident. Autant dire que pour la caméra du reporter de NPA TV, ce fut niet. La visite du nouveau directeur général d’Aventis rendait sans doute le climat électrique… Olivier a exprimé sa fierté d’avoir été invité et a expliqué qu’il se sentait parfaitement à l’aise dans cette réunion « comme avec ses collègues ». Nous avons parlé de développement industriel, mais aussi bien sûr des médicaments, des profits des grands groupes pharmaceutiques faits sur le dos des populations et de la nécessité d’exproprier les grands groupes, de construire un service public qui contrôle la production et la distribution des médicaments.Regards curieux à travers les vitres et sur le chemin du local syndical, où nous avons retrouvé une quinzaine d’élus et mandatéEs. Deux heures d’échanges très riches : la CGT Pasteur avait d’ailleurs déjà eu l’occasion de rencontrer des représentants du PS et du PCF pour faire connaître ses analyses (mais le NPA, lui, distribue tous les mois son bulletin d’entreprise). Sanofi aura supprimé près de 4 000 emplois directs entre 2008 et 2013 rien qu’en France et pratique « une politique salariale bas de gamme ». Val-de-Reuil fait 15 % de production par an en plus depuis quinze ans, avec 1 560 CDI et 240 précaires, mais le quotidien n’est pas rose, avec en particulier des relations au travail de plus en plus dures, de nouvelles stratégies de management avec pression accrue de la hiérarchie et forte augmentation du stress à la clé. Il a été question des trois semaines de grève de l’an dernier, dans le froid, du « coup de main sans égal » du NPA (en particulier pour trouver des palettes !) Bien que la grève n’ait pas permis de faire céder le champion du CAC 40 avec 8 471 millions d’euros de profits pour 2009, c’est de là que date le développement de la CGT, rejointe par des éléments jeunes et combatifs : 20 % aux récentes élections professionnelles (autant pour la CGC, la CFDT reste majoritaire avec 40 %, mais a reculé).Après la conférence de presse, nous nous sommes quittés en traînant un peu car nous avions encore des choses à nous dire. Et il y a quand même un reportage sur le site du NPA !Correspondants