Lundi 26 avril, les salariés de SME à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde) ont décidé de reconduire la grève pour leur augmentation de salaire.Ce site SME (751 personnes) fait partie du Groupe SNPE (3 600 personnes). Nous produisons le propergol (carburant solide) pour le missile M51 (dissuasion nucléaire), pour Ariane V (boosters) et pour les airbags dans les voitures. La SNPE, détenue à 99,9 % par l’État, est « devenue privatisable » avec le vote de la loi de programmation militaire du 29 juillet 2009. Fin 2008, le PDG Gendry est nommé par l’État pour privatiser la SNPE en la démantelant. SME, sa partie la plus rentable, intéresse depuis dix ans le groupe Safran. Les syndicats votent des droits d’alerte pour connaître les projets des repreneurs et retarder leurs mauvais coups. Malgré la mobilisation des salariés, Isochem, filiale de chimie fine, est vendue à Aurélius, groupe financier allemand en mars pour une bouchée de pain. Celui-ci va « rationaliser », comme ils disent, les sites puis revendre avec profit. Les négociations entre les directions de la SNPE et de Safran bloquent sur le prix de vente de SME et sur la dépollution. Qui va payer la facture environnementale si un site est fermé plus tard par Safran ?C’est dans ce contexte que les 29 et 30 mars les négociations annuelles obligatoires (NAO) 2010 ont lieu. En 2009, il y avait déjà eu une grève qui avait fait reculer la direction sur les salaires. Les grévistes avaient obtenu le maintien du talon (somme minimum garantie en augmentation générale) à 50 euros. En 2010, la direction va plus loin dans son mépris des salariés. Elle annonce comme dernière proposition 1 % d’augmentation générale et la suppression du talon. Elle y a ajouté quelques primes pour essayer de faire avaler la couleuvre et obtenir la signature de la CFDT et de la CGC. SME a fait 21 millions d’euros de bénéfices. Du jamais vu. Les 30 mars et 1er avril, des AG SUD-CGT ont eu lieu, auxquelles s’est jointe la CFDT locale. Les votes ont été unanimes : Non à la signature de l’accord ! Oui à la grève pour obtenir le talon et de vraies négociations. Il y a eu grève pendant une heure dans la foulée et une opération escargot en voiture à l’intérieur du site. Le PDG veut nous briser avant de nous vendre. S’il réussit son projet, Safran, en négociant le nouvel accord d’entreprise, pourra remettre en cause les acquis (RTT, primes diverses…) puis imposer des années de salaires au rabais. Une grève reconductible de deux à huit heures par jour est suivie sur le site. La détermination des salariés n’a jamais été aussi forte. Ils prennent leur grève en main en « autogestion » avec le soutien de l’intersyndicale SUD-CGT-CFDT. La production est touchée. Un piquet de 200 grévistes se tenait devant l’entrée, jeudi 8 avril, et une collecte de soutien a eu un grand succès.
Correspondant NPA