Les cheminots se mobilisent contre la décision de la SNCF d’abandonner une partie de son activité fret dont les conséquences néfastes seront sociales et environnementales.
Le 22 septembre, le jour même de la grève contre la privatisation de la poste, a eu lieu une journée d’action appelée par SUD-Rail. Elle faisait suite à un rassemblement au Bourget (Seine-Saint-Denis) appelée par la CGT le 16 septembre où 2 500 à 5 000 cheminots se sont retrouvés, et un autre le 9 septembre à Thouars (Deux-Sèvres), où les cheminots sont en lutte contre une direction qui menace de supprimer les emplois si les agents n’acceptent pas la remise en cause de leur statut.
À l’origine de ces actions, la décision de la direction de la SNCF qui se prépare à annoncer l’abandon de près de 60 % de l’activité « wagon isolé » de la branche fret. Il s’agit d’acheminer – le plus souvent pour des petits entrepreneurs et industriels – des wagons individuels ou par petits groupes. Ces convois transportent souvent de petits chargements « sur mesure » pour plusieurs clients et passent par différentes gares de triage au cours de leur trajet. Une activité qui est du point de vue économique, moins rentable que les trains entiers sur lesquels la direction souhaite se « recentrer ».
Les trains entiers de marchandises sont en général acheminés sans passage intermédiaire par les triages, avec un gros chargement homogène pour un grand industriel payant une grosse facture. Les opérateurs ferroviaires privés se positionnent d’ailleurs uniquement sur ces trains et délaissent complètement l’activité wagon isolé, uniquement assurée par la SNCF. Le quasi-abandon du wagon isolé entraînerait non seulement 6 000 à 8 000 suppressions d’emplois, mais mettraient aussi 700 000 camions supplémentaires sur les routes chaque année, alors que beaucoup de « com’ » est faite autour du Grenelle de l’environnement.
Les cheminots de tous les services subissent sans arrêt des réorganisations et des suppressions de postes. À cela s’ajoute les attaques d’une direction qui cherche à détruire les acquis sociaux du statut, au nom de la « compétitivité face à la concurrence ».
Pourtant, la concurrence, c’est avant tout la direction de la SNCF qui l’organise par ses filiales. En effet, le groupe SNCF est aujourd’hui le premier transporteur routier du pays et ses filiales ferroviaires (VFLI, Naviland Cargo, etc.) représentent plus en termes de trafic que l’ensemble des autres entreprises privées circulant sur le réseau ferré. Face à de telles attaques qui en annoncent bien d’autres, seule peut répondre une mobilisation importante de cheminots de tous services, déterminés à défendre leurs emplois et leur statut et à imposer les embauches nécessaires.
Cette lutte est celle que mènent bien des travailleurs, du public comme du privé, contre les licenciements et les suppressions d’emplois. C’est l’ensemble du monde du travail qui se retrouve dos au mur face au patronat qui prend prétexte de la crise pour multiplier les attaques !
C’est tous ensemble que nous devons nous défendre.
Axel Persson