Face à la menace brandie par la direction de la SNCF de supprimer, dès septembre prochain, 31 postes dans le service des trains (en majorité des agents commerciaux ou « contrôleurs ») de Paris Austerlitz, Limoges et Toulouse (Palito), les cheminotEs directement concernéEs ont su rapidement s’imposer dans le rapport de forces en faisant reporter ce projet à 2013. En effet, un mois seulement après l’annonce de cette attaque visant à économiser plus de 2 millions d’euros par an sur notre dos en réduisant à un seul agent l’accompagnement de plusieurs trains sur l’axe, ce premier recul des dirigeants est à mettre au crédit de notre grève.
À vrai dire, notre réaction collective relève d’abord de la contestation du sous-effectif qui dégrade déjà quotidiennement nos conditions de vie (congés refusés, productivité accrue…) et de travail (manque de moyens humains et matériels pour assurer nos missions de service public…), et que ces suppressions de postes aggraveraient encore. Avec en moyenne plus de 50 % de grévistes à Paris Austerlitz et Limoges durant les cinq jours consécutifs du mouvement massivement reconduit par nos assemblées générales, nous avons réussi une étape dans la lutte pour le retrait de ce projet que le report permet ainsi d’organiser. Si nous devons poursuivre la coordination de nos actions (par exemple, une délégation de camarades grévistes de Limoges et Brive nous ont rejoints à Paris pour envahir une instance de l’entreprise et interpeller la direction…), nous voulons nous adresser aux cheminotEs en vue d’une amplification de la mobilisation pour gagner des embauches au statut et l’amélioration de nos conditions de vie et de travail.
Pas un service de la SNCF n’est épargné par le vaste plan de « dégraissage » massif des effectifs (essentiellement réalisé par les restructurations et le non-remplacement des départs à la retraite) qui a sacrifié plus de 12 000 emplois en dix ans au nom de la compétitivité. Alors pourquoi se battre chacun dans son coin ? Dans une période où la classe dirigeante est unie pour faire payer aux travailleurEs la crise de son système capitaliste notamment par des plans de licenciements et de suppressions de postes, il nous faut défendre la convergence de toutes les résistances ouvrières à cette politique d’austérité. À la SNCF comme ailleurs, sauvons nos emplois, pas leurs profits !
Comité NPA cheminots Paris Austerlitz