Publié le Mercredi 10 mars 2010 à 12h48.

Total : le plein de mépris

Les salariés en grève de la raffinerie de Dunkerque manifestaient le 8 mars à l’occasion du Comité central d’entreprise à La Défense. Ils étaient soutenus par d’autres travailleurs de Total, mais aussi d’autres salariés comme ceux de Philips, de Goodyear, des sans-papiers, des employés de Téléperformance, des cheminots ou encore une délégation des « anciens » de Continental. Sans surprise, la direction de Total a confirmé la fermeture de la raffinerie de Flandres-Dunkerque, déjà annoncée depuis plusieurs semaines. Pour Total, il s’agit « simplement » de maintenir un taux de rémunération pour les actionnaires équivalent à celui de l’année dernière lorsque le groupe avait réalisé 12 milliards de profits contre 8 milliards en 2009. Et cela passe par la fermeture de ce site. De Grèce en Islande, en passant par l’Espagne et le Portugal, les recettes pour faire payer la crise du capitalisme à la population sont les mêmes : licenciements, chômage de masse, saccage des services publics d’un côté et maintien des profits, explosion des « aides » publiques aux banques et aux entreprises de l’autre ! Le gouvernement et Sarkozy peuvent feindre de faire les gros yeux à la direction de Total, personne n’est dupe : les deux sont de mèche depuis longtemps. Face à cela, les travailleurs ne peuvent que compter sur leurs propres forces. D’autant que les propositions de l’intersyndicale du groupe sont bien faibles : aucun mot d’ordre mobilisateur, aucune proposition d’action pour organiser une réelle riposte. C’est ce qui les a conduits à expliquer qu’il fallait reprendre le boulot au moment où la grève prenait ! La lutte des salariés de Total est la lutte de tous. Il faut maintenir le site de Dunkerque avec tous ses emplois. Pour en finir avec la dictature des actionnaires, l’expropriation de Total, sans rachat ni indemnités, en l’intégrant avec les autres entreprises du secteur comme GDF-Suez ou EDF dans un monopole public de l’énergie (sur la production et la distribution) qui permettrait non seulement de maintenir l’emploi mais aussi de développer un réel service public de l’énergie pour toutes et tous.

Basile Pot