Les salariés de Total Dunkerque n’ont pas dit leur dernier mot et se rassembleront le 8 mars à Paris-La Défense, lors du comité central d’entreprise.L’occupation et la grève se poursuivent à la raffinerie Total de Dunkerque alors que les cinq autres raffineries du groupe ont suspendu le mouvement, le 24 février. L’élan de solidarité, la grève contagieuse avait laissé planer le spectre d’une pénurie de carburants au bout d’une semaine. Sur le site, l’appel à la reprise du travail de la CGT et le vote consécutif en faveur de la suspension de la grève dans les cinq autres raffineries ont été accueillis avec incompréhension, déception, parfois colère. Avec le sentiment d’avoir été laissés seuls face à la direction de Total et qu’une occasion a été manquée alors que, avec plus de 70 % de grévistes et l’appui de l’opinion publique, nous avions construit un rapport de forces extrêmement favorable. Pour la fédération CGT de la chimie, « la stratégie industrielle est désormais sur la table, l’action ayant imposé un débat, une négociation avec les représentants des travailleurs » et nos principales revendications seraient satisfaites. « Deux jours de plus et le gouvernement poussait la direction à redémarrer notre raffinerie », constatait Philippe Mullens, délégué Sud, dirigeant de l’intersyndicale de Dunkerque.Même l’engagement de maintenir pendant cinq ans l’activité sur les autres raffineries, exceptée celle de Dunkerque, s’apparente à une promesse de « CDD de cinq ans » et signe la volonté de la direction de fermer la raffinerie des Flandres. Il n’y a aucun engagement sur le maintien de l’emploi sur les autres sites. La dimension nationale, politique, prise par notre lutte en pleine campagne électorale a-t-elle pesé sur la fédération de la chimie CGT qui affiche pourtant souvent des positionnements radicaux, contestant la direction confédérale ? Les salariés consultés dans les assemblées générales ont hésité après l’appel de la CGT à reprendre le travail. En Normandie, nous avons même poursuivi la grève mercredi, 24 février. Sur place, la solidarité se poursuit. Un meeting de solidarité s’est tenu le 25 février à Grande-Synthe (Nord) où un appel national au soutien et à la poursuite de la lutte a été adopté par l’intersyndicale SUD-CGT-FO : « Cette grève ne doit pas, ne peut pas rester isolée. Le conflit Total est devenu un conflit emblématique du combat contre le chômage et les licenciements », dit l’appel qui exige le redémarrage de l’entreprise et la préservation de tous les emplois de la raffinerie des Flandres mais aussi de toute la sous-traitance. D’ores et déjà, la grève des salariés de Total est un point d’appui et un encouragement pour toutes les luttes ouvrières contre les délocalisations, les fermetures de sites, les licenciements.Comme le disait l’un des grévistes, « on n’a rien à perdre, on continue », avec l’espoir que les autres sites reprendront le mouvement le 8 mars, quand la direction annoncera... rien, sinon de nouvelles vagues promesses. En attendant, tous à la Défense le 8 mars ! La lutte continue ! Correspondants
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