Le week-end des 1er et 2 février s’est tenue, à Saint-Denis, la première Coordination nationale des facs et labos en lutte. Plus de 700 personnes de toute la France y ont participé pour discuter de la mobilisation dans l’ESR contre la réforme des retraites et la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
Le premier temps de discussion a permis de faire un état des lieux et de voir les différents niveaux de mobilisation qui existent, notamment avec quelques facs où les cours sont annulés (comme Paris 8) et une grande majorité où les cours ont encore lieu. Le lien entre le mouvement interprofessionnel contre la réforme des retraites et nos revendications sectorielles est apparu comme une évidence, tant le mouvement dans les universités a pris grâce au premier, même si les équipes militantes ont commencé le travail depuis la rentrée de septembre.
Un rendez-vous riche en discussions
Un meeting a suivi pour donner la parole aux premiers secteurs mobilisés : les salariéEs de la SNCF et la RATP ont expliqué que, s’ils arrêtent la grève reconductible pour l’instant, ils sont toujours déterminés à obtenir le retrait ; les bibliothécaires ont présenté leur coordination et leur lutte très forte en région parisienne ; et pour conclure les enseignantEs ont parlé de leur mobilisation contre le bac Blanquer et de la nécessité d’un mouvement de la maternelle à l’université.
Le reste de la coordination a été organisé autour d’ateliers permettant d’élaborer de manière plus efficace. D’abord un temps par statut (titulaires, BIATOSS/ITA, précaires et étudiantEs), qui a permis de libérer la parole sur les conditions de travail ainsi que certaines revendications ou modalités d’actions spécifiques. Par exemple chez les BIATOSS/ITA, les questions de management nocif et d’invisibilisation du travail ont été longuement évoquées. Ensuite, des temps de groupes de travail sur des sujets plus précis ont fait émerger tant des points d’accord que de divergence, qui devront être discutés plus longuement dans les AG locales, ce qui nous permettra d’homogénéiser les prises de position et les revendications.
Malgré quelques limites – les participantEs n’étaient pas clairement mandatéEs, la surreprésentation de l’Île-de-France ou la faible participation des étudiantEs (une soixantaine) –, les débats ont été intéressants. La question de comment bloquer (arrêt des enseignements, du travail de recherche et administratif) ainsi que ses conséquences (non-délivrance des diplômes ou validation automatique) ont été l’objet de divergences, notamment avec les étudiantEs. Pour ces dernierEs, la non-délivrance de diplômes peut mener à des pertes de bourses pour les années suivantes et, au vu de l’augmentation de la précarité, cela doit rester en tête lors de la décision de nos modalités d’action.
Pour une première coordination, le collectif des facs et labos en lutte a clairement réussi son objectif : réunir les militantEs de l’ESR, se doter d’un calendrier commun de mobilisation et donner l’envie de tout bloquer ! C’est d’ailleurs le programme que l’on s’est fixé, en continuant à participer à la mobilisation interprofessionnelle, et avec des journées spécifique ESR comme celles du 5 et du 11 février. Le point d’orgue étant le blocage complet des facs et des labos à partir du 5 mars et une nouvelle coordination les 6 et 7 mars.
Plus vite nous gagnerons contre la réforme des retraites, plus nous serons en position de force pour défendre notre contre-projet pour une université ouverte !