Publié le Samedi 16 octobre 2010 à 19h34.

Valenciennes : journée de convergence à la base...

Vendredi 15, six heures, rendez-vous au piquet de grève des cheminots. Jusqu’ici, les journées nationales de grève ont regroupé de plus en plus de monde, des salariés du public et du privé, des jeunes et des retraités, des victimes de l’amiante, nombreuses dans le Valenciennois. Mais maintenant il faut passer un cap, se coordonner pour occuper le terrain, construire la grève générale à partir des secteurs en lutte. Alors ce vendredi, on se regroupe : des profs en grève reconductible sont là, un groupe de métallos d’Alstom aussi qui reconduisent la grève à raison d’une heure par jour.Deux jours avant, à Alstom, profs, cheminots, métallos d’autres entreprises s’étaient rendus à l’entrée de l’usine. 250 avaient débrayé. Depuis, on se rencontre à l’entrée de l’usine, à l’heure du débrayage pour bloquer ensemble un rond point ou le pont de l’autoroute. Si on veut tenir, il faut s’encourager, montrer aux salariés qu’ils ne sont pas isolés.Ce vendredi, tous les secteurs mobilisés participent à l’action des cheminots : torches, musique à la sono (MAP, Jolie Môme…), les rares trains qui circulent sont bloqués pendant deux heures.Un groupe de lycéens sur le quai se joint à nous. Après le blocage des rails, direction la route et le pont qui surplombe la gare. Klaxons d’encouragements de nombreux automobilistes. La circulation est bloquée pendant une heure. A 500 mètres de là, le lycée technique vient d’être bloqué par 400 jeunes. On les rejoint et on fait le tour de la ville en manif. On passe devant la CCI de la ville dont on avait occupé le toit deux jours plus tôt. Les autocollants sont restés sur la façade. Les drapeaux syndicaux changent de main, les jeunes prennent le relais. Au centre ville, on croise un autre cortège de 500 lycéens du lycée professionnel. Nouvelle manif au pas de charge.Il est 11 heures, c’est l’heure de l’AG des cheminots. Flottement, impatience. A Hellemmes, dans la banlieue de Lille, la CGT veut reprendre le boulot lundi : « on peut pas tout bloquer à nous tout seuls ». Coups de fil, Somain, Dunkerque, les autres AG cheminots tiennent bon. Pas possible de céder maintenant, les cheminotsde Valenciennes reconduisent la grève. Midi, direction Faurécia Siénor, un équipementier automobile à vingt minutes de Valenciennes où la section CGT a appelé à se rassembler devant l’usine. Dans la région, une quinzaine d’entreprises de la métallurgie a été touchée par des débrayages d’une ou deux heures depuis le début de la semaine. L’USTM-CGT a lancé lundi un appel à la grève reconductible au niveau régional. Reste à convaincre et entraîner. Comme à Alstom sont présents des profs, d’autres salariés de la métallurgie et des militants CGT de Sevelnord-PSA. Une trentaine de salariés débrayent. Prise de parole, conférence de presse et on part en manif à unesoixantaine en ville et dans la zone industrielle.Samedi la manifestation est encore plus importante que celle du 2 octobre. Le mouvement tient bon. Cheminots, profs, métallos, on se retrouve lundi matin en AG interprofessionnelle et intersyndicale et on remet ça.