L’année prochaine, les péages d’autoroute vont augmenter en moyenne de 1,13 %, soit bien plus que la hausse des prix prévue. Les usagers vont continuer à payer... et les capitalistes à encaisser.
En 2014, plusieurs rapports avaient dénoncé les surprofits des sociétés d’autoroutes. La privatisation des autoroutes, construites avec l’argent des contribuables, avait été réalisée pour l’essentiel par la droite (mais engagée au début des années 2000 par la gauche). Dans différentes régions, les usagers s’étaient mobilisés contre la hausse des tarifs. Le scandale était tel que des députés PS avaient évoqué la résiliation des concessions des sociétés privées.
En 2015, les tarifs avaient été gelés, puis le gouvernement s’est lancé dans une vaste opération de communication : la résiliation des concessions coûterait cher (car bien sûr, pour ce gouvernement, il est hors de question de ne pas indemniser grassement les sociétés) mais un dispositif de contrôle des tarifs allait être mis en place : on allait serrer la vis aux concessionnaires des différents réseaux. Tout ça n’était que du vent, comme le montrent les hausses supérieures à l’inflation désormais annoncées et programmées jusqu’en 2023.
« Opération d’enfumage »
Tout à sa soumission aux groupes capitalistes, ce gouvernement n’hésite pas à mentir y compris à sa propre majorité. Comme l’a déclaré au Parisien du 2 décembre Jean-Paul Chanteguet, député PS : « On a tenté de nous faire croire en avril 2015 que les sociétés d’autoroutes ne continueraient pas à se gaver à travers des augmentations permanentes et substantielles des péages. Nous constatons aujourd’hui qu’il n’en est rien. Il fallait être naïf pour ne pas croire à une hausse des péages et accorder un quelconque crédit à cette opération d’enfumage dont l’objectif était de mettre un point final à ma tentative de remise à plat des contrats de concessions .»
Mardi 2 décembre, Ségolène Royal, qui assure la tutelle des transports, a déclaré qu’elle n’était pas au courant de ces autorisations de hausse données par son propre ministère. La ficelle est tellement grosse que tous les journaux ont fait remarquer que c’était impossible car les nouvelles règles avaient été publiées au Journal officiel du 23 août... avec notamment la signature de Ségolène !
Henri Wilno