Madame Parly est une ministre qui n’hésite pas à se décerner un grand satisfecit pour son bilan à la tête du ministère de la Défense. Dans une interview au Parisien, elle se félicite : « Nous serons le premier recruteur de France en 2021, nous embaucherons 26 700 jeunes, certains très qualifiés, d’autres sans aucune qualification. » Et elle aligne des chiffres qui donnent le tournis en pleine crise sanitaire et économique : « Au total et en cumulé les armées disposent de 18 milliards d’euros de plus qu’elles n’en avaient en 2017. » Ça, c’est pour financer les expéditions néocoloniales des armées françaises en Afrique ou payer les déploiements maritimes en Méditerranée pour appuyer les rodomontades de Macron face à Erdogan. Mais ce n’est pas tout, l’investissement dans les équipements et infrastructures pour tuer et détruire avec les technologies les plus pointues, c’est, dixit Mme Parly non seulement « indispensable pour réparer nos armées après des années de sous-investissement, et la montée des tensions autour de l’Europe en montre la nécessité » mais, plus encore, « un outil au service de la relance économique ». Et d’ailleurs : « Nous aurons investi au total depuis 2019 et d’ici 2023, 110 milliards d’euros soit le montant du plan de relance ».
Un condensé du gâchis éhonté de ce système capitaliste en crise : les gouvernants investissent sans compter dans les technologies mortifères mais, pour les soignantEs, ce sera 8,2 milliards d’euros pour solde de tout compte alors que le système hospitalier ne peut pas faire face à la crise sanitaire. Il n’y a pas d’argent pour financer, dans l’Éducation nationale, des créations d’emplois et de locaux permettant d’assurer aux enfants et aux personnels de travailler dans des conditions de distanciation physique… Il n’y a pas d’argent pour construire des logements sociaux de qualité ni pour accueillir les réfugiéEs ou les personnes sans domicile.
Mais en fait si : il y a de l’argent ! Et il faut le prendre notamment là où il devient une menace, pour l’utiliser là où il y a des besoins vitaux à satisfaire. Nos vies, pas leurs profits.