Bien que de nombreux témoignages de solidarité avec les migrantEs se soient manifestés dans plusieurs régions, la situation de celles/ceux-ci ne s’améliore guère... Et les autorités s’attaquent maintenant à leurs soutiens.
Ainsi, à Paris, la situation est dramatique. Alors que le « centre d’accueil Hidalgo » de la porte de La Chapelle affiche complet, des centaines de migrantEs sont rejetés à la rue, ne sachant où aller. Chaque jour amène son lot de rafles, de distributions d’OQTF (obligation de quitter le territoire) ou de placements dans les centres de rétention administrative. Chaque campement de fortune fait immédiatement l’objet d’une intervention policière musclée, dispersant un peu plus des réfugiéEs frigorifiés et sans abri.Les quatre mois de « répit » dont pensaient disposer les migrantEs de la « jungle » de Calais et des campements de Stalingrad se trouvent confrontés à la volonté des préfectures pressées de se débarrasser au plus vite de leurs indésirables invitéEs. Et comme souvent, les femmes, comme par hasard, sont les premières visées. Ainsi, dans les centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Nîmes (Gard) et de Cazères (Haute-Garonne), elles sont menacées d’être « foutues dehors » lorsqu’elles refusent de rédiger une demande d’asile sur le territoire français. En toute mauvaise foi, on leur assure qu’elles doivent absolument faire cette démarche... pour pouvoir se rendre en Grande-Bretagne.
Les Alpes-Maritimes toujours en pointe...Point de passage obligé pour rejoindre la Grande-Bretagne via la France, les migrantEs confrontés à des autorités hostiles peuvent néanmoins compter sur l’appui d’une partie de la population. Les habitants de la vallée de la Roya, frontalière avec l’Italie, accueillent et aident les réfugiéEs de passage. Une pratique minimale de l’hospitalité... aujourd’hui traînée devant les tribunaux !Éric Ciotti, député LR compatible avec le FN, dénonce « les agissements de ces individus qui correspondent à une aide au séjour irrégulier d’étrangers. (…) La vallée de la Roya est devenue une zone de non-droit gérée par des individus hors-la-loi aveuglés par l’idéologie de la mouvance d’extrême gauche »... La meilleure défense étant souvent l’attaque, l’association Roya citoyenne, soutenue par 300 personnes, a déposé plainte au parquet de Nice contre le conseil départemental pour « délaissement d’une personne hors d’état de se protéger ».Le 23 novembre dernier, deux membres de l’association Roya citoyenne ont comparu devant le TGI de Nice. Pour l’un des deux prévenus, le procès a été reporté au 6 janvier. Pour le second, le parquet a réclamé une peine de 6 mois d’emprisonnement avec sursis ! Le NPA apporte tout son soutien aux inculpés et appelle militantEs et sympathisantEs à se rendre au tribunal.Les 18 et 19 mars aura lieu la mobilisation internationale contre le racisme. Face à la répression que subissent les migrantEs et leurs soutiens, cette opportunité est à saisir. Une discussion est d’ores et déjà amorcée entre divers collectifs pour en faire un succès et rejoindre les mobilisations qui se préparent dans plusieurs pays, notamment en Grande-Bretagne, Grèce et Autriche...
Alain Pojolat