Forte journée de mobilisation le « jeudi de la colère » 11 octobre, à Montpellier, à l’occasion des 8e Journées du Cancéropôle Grand Sud-Ouest. Avec 250 salariéEs du site de Toulouse arrivéEs en bus à l’Esplanade de l’Europe, les « Sanofi » de Montpellier ont montré leur détermination à ne pas « se laisser enfumer »…
La déclaration de Montebourg, la veille, prétendant qu’il n’y aurait pas de licenciements mais « 914 départs volontaires » d’ici 2015 et que « le site de Toulouse n’est plus dans son plan de restructuration, hormis l’infectiologie et quelques fonctions support » n’a pas trompé grand monde… Karim : « C’est un écran de fumée, c’est exactement ce que la direction avait déjà avancé… » En effet, le ministre n’a fait que répéter le gimmick du service de la communication des dirigeants du groupe depuis sa « note interne » du 25 septembre. Montebourg, aux côtés des « Sanofi »… ou porte-parole de Viehbacher ?
Sanofi Sanofric !
Stéphane (Sanofi Montpellier-développement) : « On est encore plus mobilisés qu’en 2009 [premier plan de restructuration], nous refusons ce plan. »
À 11 h 30, une délégation des « Sanofi » et des représentants de la recherche publique entrent au Corum pour intervenir dans le congrès de cancérologie. Les soutiens politiques sont présents : le Front de Gauche (PCF, PG et GA) et le NPA, qui a depuis le début été présent à Toulouse et à Montpellier à tous les « jeudis de la colère » et pris l’initiative de comités de soutien d’organisations politiques pour exiger le retrait du plan, le refus de tout licenciement et, avec sept autres organisations et partis toulousains, le « passage en propriété publique autogérée » des sites de Toulouse et Montpellier.
Les Sud, Solidaires et l’UL CGT manifestent leur soutien. Julien et Boris de l’UL CGT : « Un tout récent sondage commandé par la CGT montre que 73 % des Français sont pour une loi interdisant les licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices. L’agitation médiatique c’est bien, mais il faut prendre des lois et c’est possible. » Nous échangeons sur la nécessaire convergence des luttes face à tous les plans de licenciements.
La clameur enfle… ils arrivent à plus de 600, blouses blanches colorées des slogans et des autocollants bien connus : « Sanofi / $anofric », « Le capitalisme nuit gravement à la santé », « Viehbacher dégage, et Zerhouni aussi… », « Non aux licenciements ! », on entonne les chansons emblématiques de la lutte, « La Sanofienne », « La Boétie »…
Bras de fer
La délégation fait le point sur ses interventions au congrès de cancérologie : « Nous le réaffirmons, nous refusons ce plan de restructuration et demandons le maintien des activités sur les sites de Toulouse et Montpellier. Nous ne sommes pas dupes, déjà le patron avait fait la proposition des départs volontaires. » L’intervention est ponctuée de « On lâchera rien ! », « On va gagner ! ».
Le collectif des précaires de la recherche publique prend la parole pour témoigner du combat commun pour le maintien de la recherche.
Les éluEs sont venuEs apporter leur soutien... Mention spéciale à la députée PS Anne-Yvonne Le Dain : « Montebourg a déjà obtenu des choses, c’est insuffisant… mais les plans de licenciements secs, c’est terminé… » Huées des « Sanofi » ! « Moi aussi, je peux faire du bruit… c’est épouvantable pour vous, mais… c’est dur aussi pour nous… Montebourg est au charbon… On est avec vous ! » Une voix dans la foule : « Arrêtez de remercier $anofric, alors ! »
Le bras de fer engagé sera long, mais les « Sanofi » y sont prêts. Elles et ils le gagneront, dans l’unité de tous les sites, la Chimie, Pharma, Pasteur… Et d’autant plus vite que convergeront avec eux les travailleurs en lutte de la santé et de la recherche publiques, pour un service public répondant aux besoins de la population. Oui, il faut arracher au gouvernement Ayrault des mesures d’urgence : l’interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois et la récupération des fonds publics versés à $anofric, tels les 150 millions d’euros annuels du crédit impôt recherche. Oui, le combat des « Sanofi » met à l’ordre du jour l’expropriation des actionnaires et la réquisition des sites sous le contrôle des équipes de recherche qui y travaillent et de la population. La lutte continue, notre solidarité aussi !
Correspondant