Trente-huit des quarante sociétés de l’indice de la Bourse de Paris ont réalisé un bénéfice net cumulé de 152 milliards d’euros. En tête une société non cotée de transports maritimes CMA CGM (ce qui laisse songeur sur le bilan carbone des marchandises), puis TotalEnergies, Stellantis, LVMH, BNP Paribas, Sanofi. D’après le quotidien le Monde, cette « éclatante santé a une conséquence inimaginable avant le Brexit » : la capitalisation de Paris vient de passer devant celle de Londres ! De quoi ravir les actionnaires dont les bénéfices augmentent, d’abord en raison de la hausse des prix et d’un rattrapage post-covid.
Cette « éclatante santé » ne profite pas à tous, bien entendu. 152 milliards d’euros, c’est plus deux fois et demie le budget de l’Éducation nationale, de quoi revaloriser donc les salaires des enseignantEs ! 152 milliards, c’est plus de 20 fois le budget accordé aujourd’hui à la rénovation énergétique ! 152 milliards, c’est largement assez pour satisfaire la demande des hôpitaux l’an passé d’avoir 2 milliards d’euros pour boucler leur budget… Mais Macron a fait d’autres choix politiques…
Cette « éclatante santé » n’est ternie aux yeux des commentateurs financiers que par la remontée des taux d’emprunt des banques, par le blocage de l’offre comme de la demande sur le marché immobilier français et par l’éventuelle faillite de la Sillicon Valley Bank.
Les bas salaires, l’inflation, les prix de l’énergie sont pourtant la préoccupation quotidienne de millions de personnes. Et le combat engagé contre la réforme des retraites de Macron, pour nos salaires et contre le productiviste qui détruit le climat, doivent nous rappeller que la force du nombre, de la démocratie et de la rue peuvent être plus puissants que le portefeuille de quelques actionnaires. Les 152 milliards, on les reprendra !