Publié le Mardi 6 décembre 2011 à 12h13.

Une école publique de tous les parents !

Le tribunal administratif de Montreuil vient de valider un règlement intérieur excluant les mamans voilées des sorties scolaires.

Une décision du tribunal administratif de Montreuil (93) vient de relancer l’affaire de l’accompagnement des sorties scolaires par les mères musulmanes portant un foulard. Au printemps dernier, Luc Chatel avait annoncé une circulaire sur la question, mais le gouvernement, divisé, y avait finalement renoncé cet été. Pourtant, dans un certain nombre d’écoles, cette pratique discriminatoire se poursuit depuis plusieurs années, avec le soutien implicite de l’Éducation nationale, alors même que les principes de laïcité et de neutralité ne s’appliquent normalement pas aux parents. 

À Montreuil, une mère d’élève a déposé une requête au tribunal administratif pour dénoncer le règlement intérieur de son école qui l’excluait des sorties. Le délibéré rendu le 23 novembre a validé le règlement et, par là-même, la discrimination dont ces mères font l’objet. Luc Chatel s’est empressé de s’en féliciter, espérant que cela constitue une jurisprudence. Il justifie et encourage ainsi les discriminations racistes, notamment envers les musulmans, que la politique du gouvernement produit depuis de nombreuses années. 

En effet, cette décision conduit à cautionner la mise à l’écart en tant que musulmanes et en tant que femmes, de ces mères considérées comme des parents d’élèves de seconde zone, sans oublier les conséquences sur les enfants, placés dans une situation où leur mère est disqualifiée par l’institution. Une fois de plus, la population musulmane est stigmatisée, une fois de plus, ce sont les femmes qui en font les frais. 

Comme le souligne le collectif Mamans toutes égales qui soutient les mères discriminées, ce jugement « institue, de fait, une catégorie de Français à part, soumis à des règlements et jugements d’exception, hors du droit commun ». En effet, les religieuses catholiques en habit par exemple, qui collaborent au service public notamment dans les prisons n’ont jamais été soumises à cette obligation de neutralité. 

Défendre une école ouverte à tous les parents, c’est défendre l’école publique. C’est un combat pour l’égalité et la dignité qui devrait mobiliser largement les syndicats enseignants et les associations de parents d’élèves. 

Correspondante