L’ attentat à l’aéroport de Bruxelles, « probablement provoqué par un kamikaze », selon le procureur belge, et la deuxième explosion dans une station de métro du quartier européen de Bruxelles, Maalbeek, on fait au moins 34 mortEs et plus de 200 blesséEs. Cette violence qui frappe aveuglément la population est insupportable, elle indigne, révolte et crée un profond désarroi tant elle semble sans issue, ni réponse. Elle vise à créer un engrenage irréversible de terreur et de violence en semant la haine et la peur. Elle prétend s’en prendre aux États, mais ce n’est pas eux qu’elle vise mais des personnes désarmées, victimes expiatoires de crimes qu’elles n’ont pas commis.
« Nous redoutions un attentat et c’est arrivé », a réagi le Premier ministre belge. Oui, et la seule réponse qu’il imagine sera une escalade sécuritaire et policière. La Belgique est paralysée, l’armée et la police déployées. Ici, le ministre de l’Intérieur a annoncé un renfort de 1 600 policiers et gendarmes. Partout en Europe, les déploiements policiers et militaires se renforcent. « Nous sommes en guerre », a répété Valls alors que Hollande en appelle encore et à nouveau à l’unité nationale et que le président du groupe PS à l’Assemblée nationale en profite pour relancer la polémique sur la déchéance de nationalité...
Ces ignobles attentats permettent aux États de justifier leur politique sécuritaire au moment même où leur Europe se hérisse de frontières pour refouler les milliers de femmes, d’hommes et d’enfants, qui fuient la misère et la guerre. Ces ignobles attentats sont aussi pour tous les xénophobes et racistes le prétexte pour déverser leur venin, attiser les haines, les peurs dont ils font eux aussi leur macabre fonds de commerce. Tous s’indignent d’autant plus qu’ils veulent faire oublier leur propre responsabilité. N’est-ce pas la barbarie des guerres d’Afghanistan, d’Irak, de Syrie ou d’Afrique qui ont engendré le chaos social et politique, la misère, dont se nourrit Daesh ?
La seule issue à cet enchaînement de violences serait de mettre fin aux interventions militaires des grandes puissances, d’accueillir les migrantEs, de répondre dans l’urgence à l’immense catastrophe humanitaire qui se déroule au Moyen-Orient, de respecter les droits des peuples. Mais de cela, pour les serviteurs des banques et des multinationales qui dirigent le monde, il n’en est pas question.