Publié le Mardi 20 mai 2025 à 09h35.

Paris 18e, une soirée contre l’extrême droite

Lundi 12 mai, le comité du 18e arrondissement de Paris a organisé une réunion publique avec Ugo Palheta pour tenter de répondre à la question : « Face à l’internationale fasciste et réactionnaire : quelle riposte ? ». Étaient installéEs au bar La Terrasse avec notre camarade, sociologue médiatisé et expert sur la question des extrêmes droites, une cinquantaine de personnes.

Parmi elles, des anciens camarades (de la LCR et du NPA), des militants LFI ou encore d’UP18, et surtout des personnes lasses de l’essoufflement du NFP face à cette question, et qui souhaitent grossir nos rangs.

Bases matérielles à l’ascension de Marine Le Pen

La première partie était consacrée à la présentation de l’ennemi, avec un rappel important : Marine Le Pen est une militante proche des groupuscules d’extrême droite. La dédiabolisation ne doit pas faire oublier cela, elle n’a pas été faite leader du parti du jour au lendemain. Il s’agit un acharnement en interne de sa part.

L’angle économique permet de comprendre que, comme le montre l’ouvrage de Félicien Faury, l’électorat RN n’est pas aussi pauvre qu’on pourrait le croire, mais (s’)est éloigné de toute idée qu’il était possible de taxer les superprofits ou d’avoir un quelconque projet de société plus égalitaire. Ils s’en prennent donc aux moins chanceux qui, selon eux, « profitent » du système d’aides sociales. En résumé, ceux qui ne travaillent pas – peu importe leurs conditions de vie – ne doivent pas toucher un rond comparé à celles et ceux qui « travaillent dur ».

Racisme et racisme d’État

Évidemment le fondement du vote RN, c’est le racisme, avec l’immigration érigée en question de sécurité nationale. Les boucs-émissaires que sont devenus les musulmanEs, avec un tournant sur la question de la laïcité depuis les années 2000 (loi sur le port du voile en 2004, le printemps républicain, le plan vigipirate à la suite des attentats de 2015), cristallisent les peurs mais surtout le projet du RN ainsi que celui des droites dites républicaines. Des questions qui ont happé une partie de la gauche, comme le PS, qui par ses lois répressives a pavé la voie à la progression des fascistes.

Urgence de faire bloc

Lundi 12 mai, il s’agissait d’explorer les voies de la riposte antifasciste, dans un contexte de dissolution de la Jeune Garde et d’Urgence Palestine : faire bloc, même avec le PS. Il rappelait la rapidité avec laquelle le NFP avait été créé et la mobilisation qui s’en est suivie. Il s’agit désormais de regrouper entre militantEs mais sur le long terme.

Malgré le sujet morose, l’ambiance n’était pas défaitiste. La fin de cette réunion a été un beau moment d’échanges, dont certains se sont prolongés autour d’un verre.

Tristan du comité Paris 18e