Alors que les conflits armés s’amplifient, un an après la mobilisation des retraites et à quelques semaines des élections européennes, le NPA organisait mercredi 3 avril à Paris une réunion publique afin de tracer les contours d’un rassemblement pour une gauche de combat…
Une centaine de personnes dans la salle, des milliers sur les sites et réseaux sociaux en live. Preuve que le débat travaille la gauche sociale et politique ! Les difficultés à construire les mobilisations sociales, à les transformer en victoires, l’offensive macroniste au service des plus riches, la menace de l’extrême droite, l’éclatement de la Nupes et l’absence d’alternative imposent de mener une discussion franche et sans fard.
Pour cela, deux tables rondes consécutives étaient organisées. La première autour des enjeux internationaux, « Guerres et solidarités internationalistes », a réuni Salah Hamouri (militant palestinien, victime de la répression de l’État d’Israël et membre de Boussole Palestine), Jérôme Bonnard (secrétaire national de Solidaires) et notre camarade Édouard Soulier (membre de la direction du NPA). La seconde baptisée « Unité et radicalité » a fait dialoguer Youlie Yamamoto (porte-parole d’Attac et co-fondatrice des Rosies), Danièle Obono (députée de LFI depuis 2017) et notre camarade Christine Poupin (porte-parole du NPA).
En début de réunion, Salah Hamouri s’est fait le porte-voix de la situation dramatique en Palestine, avec « un génocide plus lourd que la Nakba de 1948, un génocide qui n’est pas qu’à Gaza ». Jérôme Bonnard a défendu les convois de solidarité vers l’Ukraine et la campagne Stop Arming Israël. Tous ont soutenu la nécessité de construire les mobilisations, de l’Ukraine à Gaza, autour d’une solidarité internationaliste.
Puis, selon Youlie Yamamoto « il faut pousser à une gauche férocement antilibérale, férocement anticapitaliste, portant la remise en cause profonde […] de la logique du marché », ce qui passe par la constitution de mobilisations autour de « fronts larges, unitaires, par exemple sur l’austérité ». Danièle Obono a abordé le bilan de la Nupes, les clarifications politiques à gauche, et donc des élections européennes. Selon elle, depuis la présidentielle de 2022, « le rapport de force s’est émoussé », conduisant les désaccords stratégiques à gauche à refaire surface. « Les prochaines élections doivent être le moment où l’on confirme à nouveau d’assumer la confrontation ». L’enjeu étant « d’imposer une unité à la fois radicale et transformatrice de prise de pouvoir à la fois dans les institutions et dans les luttes ».
On partagera l’idée qu’une telle unité, qui passe par de nouvelles décantations au sein des gauches, reste à construire. Cela nécessite de tirer jusqu’au bout les bilans, à la fois de l’expérience de la Nupes comme de l’incapacité de la gauche révolutionnaire à entraîner seule notre camp social. À suivre…
Manu Bichindaritz
En replay sur le site : Réunion publique de débat du NPA « Rassembler pour une gauche de rupture ».