Publié le Mercredi 10 février 2021 à 16h26.

Un CPN sous Covid-19

Crise sanitaire oblige, la réunion du Conseil politique national prévue les 6 et 7 février a dû se tenir en distanciel sur une seule journée. Cette réduction du temps de débats imposait une adaptation de l’ordre du jour des travaux, recentré sur deux points : la situation sanitaire, politique et sociale d’une part, et la préparation du 5e congrès du NPA de l’autre.

Depuis le début de la deuxième vague de l’épidémie, la situation est dominée par deux tendances lourdes qui s’alimentent de manière indirecte, désynchronisée et protéi­forme dans l’espace et dans le temps : exacerbation des crises multiformes qui frappent les populations, radicalisation des colères et des formes de résistances. Si, à cette étape ce sont l’imprévisibilité des rythmes de l’épidémie, la précarité économique généralisée et les attaques en rafale du gouvernement (loi « sécurité globale », loi « séparatisme », gestion autoritaire et répressive des conséquences du démantèlement des services publics à commencer par celui de santé…), sans compter les conséquences désastreuses du réchauffement climatique qui plombent le moral de toutes les fractions de la population, les possibilités d’une transformation de cette colère en révolte généralisée existent bien.

Comment être utile au cœur des luttes ?

Les résistances nous intéressent d’autant plus que le NPA est pleinement impliqué dans toutes les mobilisations en cours : contre les licenciements et les suppressions d’emplois (avec les TUI ou au côté des grévistes de Total Grandpuits, Sanofi, dans les services publics…) ; contre les lois liberticides et racistes et contre les violences policières ; dans le mouvement LGBTI mobilisé contre La Manif pour tous et pour la PMA pour toutes ; avec les féministes qui construisent le 8 mars, et en solidarité avec les victimes du hashtag Metoo­­Inceste et dans le combat contre les violences sexistes ; dans les mobilisations écologistes en particulier contre les grands projets inutiles. Autant d’expériences qui marquent et approfondissent la radicalisation de nouvelles générations militantes souvent en rupture avec les organisations syndicales et politiques institutionnalisées qui apparaissent sans plan de bataille pour ces diverses luttes, au mieux suivistes, souvent totalement déconnectées. Comment le NPA peut-il être utile au cœur de ces luttes pour participer à la reconstruction d’une conscience de classe à travers des perspectives politiques unifiant ces mobilisations dans un projet antigouvernemental et anticapitaliste ? Alors même qu’en France, comme dans le reste du monde, les courants d’extrême droite postulent de plus en plus ouvertement à récupérer ce qui peut aussi devenir un désespoir populaire pour accéder au pouvoir. Les débats de la journée ont été malheureusement marqués par une difficulté à dépasser la simple confrontation de points de vue et d’expériences parfois isolées, rendant difficile le dépassement de la désynchronisation de ces résistances et des visions parfois parcellaires d’une situation complexe et à bien des égards contradictoire.

Ce sera d’ailleurs l’un des enjeux centraux des discussions du 5e congrès du NPA qui se tiendra (si les conditions sanitaires permettent d’assurer le processus démocratique) du 25 au 27 juin 2021. L’autre enjeu, et pas des moindres, discuté ce week-end pour ce futur congrès est de chercher à surmonter la crise du NPA et donc de discuter de l’outil politique dont les anticapitalistes et révolutionnaires ont besoin dans cette période chaotique, lourde de dangers mais aussi de potentielles contestations de ce système.