Publié le Mardi 23 décembre 2014 à 07h38.

Paris 18e : retour de la frontière turco-syrienne

Jeudi 11 décembre, à l’initiative du NPA Paris 17/18e, une grosse vingtaine de personnes étaient réunies autour de Magdalena et Clothilde parties, avec une délégation du collectif Solidarité femmes Kobané, rencontrer des femmes du mouvement des femmes de Bakur (Kurdistan en Turquie) et du Rojava (Kurdistan en Syrie) dans les villes de Amed et de Suruç, à la frontière turco-syrienne.Fin 2013, trois cantons du Nord de la Syrie ont proclamé leur indépendance face au régime d’al-Assad. S’engage alors à Kobané, sous l’impulsion du PKK, un processus d’autogestion basé sur des assemblées populaires. Depuis deux mois, la ville est assiégée par Daesh, et ses habitantEs ont été évacués dans des camps situés au Kurdistan, du côté turc de la frontière.

Les femmes du mouvement des femmes libres du Kurdistan et de Rojava ont fait à la délégation le récit de l’émergence d’une démocratie horizontale, où les femmes, en se dotant d’organisations non-mixtes, parviennent à une pratique égalitaire du pouvoir, remettant en cause la frontière entre les espaces politiques des organisations et les espaces privés des foyers, et faisant du combat contre le patriarcat un enjeu indissociable de la lutte contre l’État-nation et le capitalisme. Selon Fawza Abdi, co-représentante du Conseil législatif de Kobané, c’est cela qui explique l’acharnement de Daesh contre Kobané.

Les militantes du Kurdistan ont transmis à la délégation le récit de leurs expériences, espérant que ce récit portera partout les espoirs de l’avant-garde féministe qui se trouve actuellement à Rojava.