Publié le Vendredi 20 avril 2012 à 16h23.

Paris : « On est là et on n’a pas fini d’être là »

Pour le meeting parisien de Philippe Poutou, près de 1400 personnes avait fait le déplacement, avec encore à l’esprit, la prestation remarquée du candidat lors de l’émission télévisée de la veille.

Le lendemain de l’émission télé Des Paroles et des actes se tenait, le 12 avril à la Halle Carpentier, le meeting parisien. Philippe fut accueilli par une standing ovation des 1 400 participantEs, un geste de solidarité, d’adhésion, un bravo adressé à celui qui, la veille, avait réussi « son grand oral » et défrayé la chronique médiatique de la présidentielle. « Et Philippe Poutou creva soudain l’écran... » écrit le Monde, pour nous, un défi relevé, un pari gagné. Philippe et le NPA ont bien réussi à bousculer la routine de la campagne des partis institutionnels. Oh, certes, bien modestement, sans parvenir à faire ravaler leur suffisance et leur morgue, leur condescendance aux journalistes, mais les répercussions en sont bien réelles en rapport avec la simplicité avec laquelle Philippe a su le faire. Nul effet de manches ni exaltation, la simplicité et la fermeté de la parole démocratique.

« Un ouvrier, un travailleur en dehors du système » notait une participante au meeting, « le plus connu des inconnus » déclarait Olivier Besancenot présentant celui qui brandit le « drapeau de la démocratie directe ». « On ne présente pas au NPA des gens qui veulent faire de la politique, qui recherchent des postes. On en a ras le bol des politiciens professionnels », dit-il, appelant à faire de la politique, à prendre ses affaires en main pour conclure en référence à la Commune de Paris de 1871, la première forme enfin trouvée d’un État populaire et démocratique, forme embryonnaire qui garde toute sa force révolutionnaire. 

Après l’intervention de Mina pour les jeunes, de Christine Poupin, porte-parole du NPA et de Gaël Quirante, postier et membre de la direction du NPA, Philippe Poutou a souligné que sa candidature avait pour ambition de faire entendre « directement la voix des oppriméEs, pour que les gens se battent de façon à changer les choses ». Une voix anticapitaliste, féministe, antiraciste, une voix écologiste dans cette campagne qui n’est qu’une « première manche » pour « dégager Sarkozy et toute sa bande » sans accorder la moindre confiance à Hollande, en disant clairement que nous ne nous laisserons pas endormir et tromper une nouvelle fois.

C’est bien parce que d’un côté il y a des fortune comme celle de Vincent Bolloré – « Pour atteindre sa fortune, il faudrait gagner 2 000 euros net par mois. Dépenser zéro et travailler 160 000 ans. » – alors que de l’autre, la misère, la pauvreté, l’insécurité sociale se généralisent, qu’il y a la crise. « Il faut que ce soit les capitalistes qui paient », et pour cela mettre en œuvre un bouclier social... Ni austérité de droite ni austérité de gauche... Philippe invite à « préparer une riposte unitaire », « la deuxième manche »...

Et en conclusion, une vibrante Internationale.

Yvan Lemaitre

Mina Benbarka pour le secteur jeunes (extraits)« Pour notre génération, la première qui vivra moins bien que celle de ses parents, celle à qui on promet une vie de chômage et de précarité, que l’on cherche à faire taire dès qu'elle se révolte, il n'y aura pas de futur dans cette société. Il n'y aura pas d'avenir sans révolution.On refuse ce système où une majorité s'appauvrit toujours plus quand une minorité s'enrichit sur le dos des autres. On veut renverser cette société et en construire une nouvelle où ceux d'en bas, ceux qui produisent les richesses décident !C'est pour cela qu'on pense qu'une grande partie des jeunes peut se reconnaître dans ce que défend Philippe Poutou, que ce système ne nous offre aucun avenir. Et ce qu'on a envie de dire à tous les jeunes, c'est qu'il n'y a pas de quoi se résigner, qu'on peut changer les choses. Mais que pour ça, et comme le dit souvent Philippe, il ne faudra pas compter sur les politiciens en costard, il ne faudra compter que sur nous-mêmes. Il ne suffira pas de mettre un bulletin dans une urne. Dès le lendemain des élections, il faudra résister et on ne pourra pas le faire chacun dans son coin. Il faudra s'organiser ensemble !C'est le sens de notre engagement au NPA, regrouper tous ceux qui ont envie de se révolter contre le capitalisme et c'est ça qu'on vous propose de faire dès maintenant : rejoindre le NPA, faire la campagne de Philippe Poutou et voter pour lui le 22 avril. »Christine Poupin, porte-parole du NPA« Je voudrais vous donner au moins deux raisons de voter Philippe Poutou, voter anticapitaliste, voter pour le NPA.Ces deux raisons sont deux mesures que Philippe est le seul à porter pour répondre à la crise globale, historique, du système capitaliste et productiviste, une crise qui a au moins deux dimensions. Une dimension bancaire et financière qui provoque la récession, le chômage et la misère à laquelle nous répondons par l’expropriation des banques et établissements financiers pour un service public bancaire.Une dimension écologique avec catastrophe nucléaire, changement climatique, crise énergétique… à laquelle nous répondons par un service public de l’énergie seul capable d’assurer la sortie du nucléaire en dix ans, dans la justice sociale.Toutes ces dimensions de la crise se combinent et s’aggravent mutuellement. Ce sont les mêmes qui paient la double facture sociale et environnementale. Face à une telle crise, aussi profonde, aussi durable, aussi destructrice, il ne suffit pas de demi-mesures, il n’y a pas d’arrangement possible. »