Publié le Jeudi 29 mars 2012 à 22h55.

Philippe Poutou à Valence

À Valence, 150 personnes sont venues échanger avec Philippe Poutou, qui a également rencontré les salariés en lutte de SwissTex.Mardi 20 mars, à Valence (Drôme), où la gauche radicale est quasi absente hormis le NPA, cette réunion publique qui a attiré de nombreux jeunes, des salariés en lutte et des animateurs de nombreuses associations, est le signe qu’une gauche sans illusions sur la future politique d’un gouvernement PS et de ses alliés déjà déclarés (EÉLV), ou vraisemblables (le Front de Gauche) est bien présente sur tous les terrains de lutte en Drôme-Ardèche. Avant le début de la réunion, une minute de silence a été observée en solidarité avec les victimes des crimes commis à Toulouse le matin même, et le meeting fut placé sous le thème de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.Avant l’intervention de Philippe, trois futurEs candidatEs aux législatives du rassemblement « À gauche toute » en Drôme-Ardèche ont mis l’accent sur les luttes de sans-papiers et sans-logement, la mise en place d’un collectif féministe de la Marche mondiale des femmes, le succès de la chaîne humaine contre le nucléaire et l’effondrement de l’industrie et de l’emploi dans nos deux départements. Si en Rhône-Alpes le taux de chômeurs atteint 8,3 % de la population active, il est supérieur dans nos deux départements qui occupent les deux plus mauvaises places dans le classement régional (10,1 % en Drôme et 9,9 % en Ardèche). C’est dire si la pauvreté et la précarité ne cessent d’augmenter.Présents dans la salle, les salariés de SwissTex, dernier fabriquant français de machines textiles pour l’industrie, menacé d’une liquidation judiciaire alors que les carnets de commande sont pleins, témoignaient de leur volonté de ne pas laisser mourir 95 emplois directs et des centaines d’autre induits dans la région.Après l’intervention de Philippe Poutou, la parole a été donnée à la salle, et le débat a permis de répondre aux question sur le Front de Gauche, l’immigration et les sans-papiers, les luttes des femmes, le revenu d’existence… Philippe a conclu en appelant à « une révolte collective pour changer la donne ».SwissTex, avec les salariés en résistanceLe lendemain matin à 8 h 30, Philippe s’est rendu à Romans, devant le tribunal de commerce en compagnie des salariés et du syndicat CGT de l’entreprise pour savoir si SwissTex sera placée en redressement ou en liquidation judiciaire. Cette société à Valence est leader mondial pour la fabrication de machines à retordre le fil de verre ! Elle avait déjà fait l’objet il y a deux ans d’une reprise par le groupe allemand Bavaria Baikap, détenteur à 100 % de SwissTex. En fait, cette reprise n’a servi qu’à vider l’entreprise de sa technologie et de ses capacités de financement avec la complicité manifeste de la direction de l’usine. Avec plus de 28 millions d’euros de commande pour 2012, 3,8 millions de machines à livrer et une commande de 15 millions pour la Chine, l’entreprise est parfaitement viable. Il suffirait d’un apport de 500 000 euros pour que ces commandes soient respectées. Le tribunal de commerce en a décidé autrement et contre toute attente a décidé la liquidation judiciaire pour la fin avril. C’est à ce véritable hold-up qu’une AG du personnel a répondu en décidant de se battre pour le maintien de l’entreprise et refuser les licenciements. Devant le tribunal, Philippe a lancé un appel à la création d’un comité de soutien large à la lutte des salariés et le NPA valentinois a diffusé cet appel à l’ensemble de la gauche locale.

Correspondants