Le Conseil politique national a décidé que le NPA se présenterait dans un nombre limité de circonscriptions aux élections législatives en continuité avec la campagne Poutou. Un objectif difficile mais qui a un grand intérêt dans la situation politique actuelle.
En effet, la confusion est complète dans ces élections. Macron va tenter de construire une majorité présidentielle en ramassant les secteurs les plus arrivistes des Républicains et du Parti socialiste. Ainsi Manuel Valls quémande une circonscription, et il se murmure que le futur Premier ministre pourrait être issu du parti de Fillon et Sarkozy. La France insoumise de Mélenchon tente d’étouffer le Parti communiste, sans ambition réelle de rassembler la gauche qui ne s’est pas vendue à Macron, ce qui peut paraître bien absurde si on ne comprend pas que la préoccupation de Mélenchon est bien plus d’arriver aux affaires que de reconstruire la gauche. Le Parti socialiste va essayer de survivre dans ce contexte, tandis que LR et le FN entrent en concurrence pour gérer l’espace à droite de Macron. Au niveau local, les relations sont d’ailleurs exécrables entre le PS, le PCF et les partisans de Mélenchon. On peut ainsi constater à quel point pour les partis institutionnels, la soif d’obtenir des éluEs et des subventions publiques (les élections aux législatives ouvrent le droit au financement des partis politiques, et des sommes considérables sont en jeu) passe avant les enjeux pour le mouvement ouvrier.
Une opposition radicale à Macron
Le premier objectif de notre campagne sera donc de populariser la nécessité d’une opposition au gouvernement Macron, de le combattre dès sa prise de fonction, sans attendre ni les législatives ni la rentrée de septembre. Tout cela sans minimiser le danger que représentera le FN dans cette élection. S’appuyant sur son score historique à la présidentielle, celui-ci voudra en effet se renforcer et conquérir un groupe parlementaire lui permettant de diffuser ses idées nauséabondes.
Le second objectif sera de creuser le sillon initié par la campagne Poutou à la présidentielle. Il s’agira de présenter des dizaines de « petits Poutou » : des travailleurEs, des militantEs du mouvement social, qui peuvent porter la voix des mobilisations et les intérêts des exploitéEs et des oppriméEs dans cette élection, afin que celle-ci ne se résume pas à une bataille entre courant politiques institutionnels établis. Car contrairement à ce que prétend Macron, cette élection sera bien une opération de recyclage pour un personnel politique, à commencer par Manuel Valls, qui a maintes fois prouvé son allégeance aux classes dominantes.
Une campagne militante
Ainsi, nous allons présenter des cheminotEs, des agents hospitalierEs, des ouvrierEs, des petitEs employéEs ou petitEs fonctionnaires dans une petite centaine de circonscriptions. Ce ne sont pas des professionnels de la politique, ce seront des militantEs qui veulent changer le rapport de forces entre les classes et renverser le capitalisme. Pour nous, ce sera aussi le moyen de continuer la campagne militante de ces derniers mois, de proposer à celles et ceux qui ont soutenu Philippe Poutou de continuer à militer avec nous.
La première étape à franchir est celle de la souscription (voir article en page 3). En effet, notre organisation, qui ne vit que des cotisations des militantEs et des dons des sympathisantEs, va avoir besoin de récolter autour de 200 000 euros dans les prochains jours pour être présente.
Nous avons également décidé de rencontrer Lutte ouvrière. En effet, dans les élections législatives, il est encore plus difficile d’exister que dans la présidentielle, dans laquelle les candidatures ont plus de visibilité. Une répartition des circonscriptions entre nos organisations permettrait de ne pas entrer en concurrence, alors qu’à une échelle de masse, nos discours sont souvent perçus comme proches. Une première réunion a donc eu lieu vendredi dernier (voir article ci-dessous).
C’est tout cela que nous voulons porter dans les urnes dimanche 11 juin, sans illusion sur le résultat mais avec la volonté de maintenir la sympathie suscitée par la campagne Poutou. Le fait que ceux qui ont apprécié la campagne Poutou puisse voter pour son parti, le NPA, dans un certain nombre de circonscriptions, y contribuera.
Antoine Larrache
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