Publié le Samedi 11 décembre 2021 à 18h00.

Parrainages : voir des maires, semer pour récolter ensuite

Entretien avec Salomé, du comité Orléans.

Ce n’est pas ta première campagne ?

Non, la première c’était en 2012 à Aix-en-Provence, quand j’étais à la fac, je suis partie à la chasse aux signatures dans les Alpes. En 2017, j’étais sur Narbonne et aujourd’hui, à Orléans. Nous sommes un tout petit comité, mais nous sommes touTEs allés sur les routes du Loiret, sauf un à cause de problèmes de santé mais il nous aide sur les tâches de préparation des tournées.

Où en êtes-vous ?

Sur les 325 communes du Loiret, nous sommes passéEs dans au moins 92 d’entre elles, avec 28 maires vus, et six qui sont encore hésitantEs. ChacunE a ses stratégies (samedi, dimanche, sauts de puce après le travail pour les communes pas trop éloignées d’Orléans, matinées complètes), selon ses dispos professionnelles ou personnelles. Malgré plusieurs tournées, nous n’avons encore aucune promesse, mais des maires indécis, qui ne savent pas encore s’ils parraineront, et si oui, pour qui. Les maires sont dégoûtés... Ils se disent en première ligne face à la détresse sociale de leurs administréEs, et ils se plaignent que les grands élus ne les écoutent pas, il y a des « embrouilles » dans les communautés de communes, entre les grosses communes et les plus petites. Alors en plus ce système des parrainages, c’est un peu la goutte d’eau !

C’est donc vraiment compliqué dans votre département ?

Le Loiret est un département à droite, peu de maires de sensibilité de gauche, ou alors dans les grands bastions urbains, mais alors là, ils sont encartés. Au nord du département, les maires sont souvent des propriétaires de grosses exploitations céréalières, pas très proches de nos positions contre l’agriculture non productiviste. Et puis, il faut les trouver ! Le maire qui avait donné son parrainage à Philippe en 2017, on n’a pas encore réussi à le trouver. Une fois, on nous avait indiqué qu’il était dans un champ à faire de la paille. On n’a jamais trouvé le bon champ !

On est allées dans le sud-est du département, il y a des noyaux militants un peu gauche écolos, dans des secteurs où sont implantées des centrales nucléaires.

Y a-t-il des sujets particuliers de discussion ?

Les maires sont très contents de nous voir en général, ils sont sensibles au fait qu’on se déplace. Ils nous disent que les mails, ils ne les lisent même pas, et qu’ils se font harceler au téléphone, notamment par les comités Zemmour. Ils nous écoutent poliment la plupart du temps. Il faut les rassurer quant à leur peur que leur parrainage puisse être considéré comme un soutien politique. On leur rappelle le scandale de ce système anti-démocratique, que ces 500 parrainages, c’est notre premier tour. Certains sont d’accord pour dire que oui, la candidature de Philippe est légitime, que c’est un candidat d’en bas mais de là à signer... Sur certains secteurs, il y des petites boîtes qui ferment, ce n’est pas des milliers d’emplois mais souvent, c’est la seule boîte qui donnait du boulot. Et Philippe, il connait !

Vous gardez le moral ?

Bien sûr, nous voulons apporter notre pierre ou nos pierres aux 500 ! À chaque réunion du comité, nous faisons le point, nous partageons notre savoir-faire, notamment auprès des nouveaux et nouvelles militantes. Nous en sommes aux semailles et bientôt arrivera la récolte !