Ce n’est pas une surprise, puisque ce rendez-vous « traditionnel » du NPA, fort apprécié pour préparer la rentrée sociale et politique, revient chaque année à la même période. Du dimanche 25 au mercredi 28 août prochain à Port-Leucate, nous passerons donc de bons moments, politiques et plus, en compagnie de nos invitéEs.
Pour la onzième fois, les pieds (presque) dans l’eau, nous n’aurons que l’embarras du choix, entre ateliers, cycles, soirées et temps de détente…
Comprendre pour mieux lutter
Cette année, nous avons choisi de tenir deux grands cycles ancrés dans la situation. À commencer par un retour nécessaire sur un mouvement que pas grand monde n’avait vu venir, assez inédit dans sa forme, sa composition et ses moyens d’action, celui des Gilets jaunes. Rapport aux organisations du mouvement ouvrier, modes de structuration (avec la question de l’horizontalité), modalités d’action (dont le rapport à la violence), relation entre l’ancrage territorial et les rapports de classe, place des femmes dans la contestation, articulation des revendications (ainsi des revendications sociales traditionnelles aux mesures écologiques), rôle des médias alternatifs… Autant de questions que nous pouvons commencer à débroussailler.
Face à cette irruption, le pouvoir n’a pas manqué de répliquer, et en l’absence de réponses politiques, c’est bien celle de la matraque et de la répression dont ont usé et abusé Macron et ses sbires. Aussi, il nous semble nécessaire de prendre un peu de hauteur : dans un contexte de crise du parlementarisme, comment appréhender les mutations des démocraties bourgeoises, vers toujours plus d’autoritarisme ? Dans ce cadre, comment l’appareil d’État, son caractère policier et militaire, agit et se développe ? Comment l’offensive sécuritaire charrie-t-elle aussi son lot d’attaques contre l’égalité des droits (femmes, LGBTI…) ? Enfin, comment articuler ce durcissement des États avec la montée en puissance de l’extrême droite dans une grande partie des pays européens, avec ce que d’aucuns appellent le retour d’une perspective fasciste ?
Les anniversaires, quelle histoire !
Si l’année dernière a été marquée par le spectre de Mai 68, cette année sera aussi celle de bien des anniversaires.
Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg était assassinée lors de la répression de la révolte spartakiste, dans le cadre de la révolution allemande. Son héritage théorique, un marxisme vivant éloigné de tout dogmatisme, est immense. En trois séances, grâce à la commission formation du NPA avec la complicité de Michael Löwy qui lui a consacré son dernier livre, nous reviendrons longuement sur les différentes dimensions de sa réflexion : partis et syndicats, réformes et révolutions…
D’hier (1959) à aujourd’hui, nous ferons avec Éric Toussaint un retour nécessaire sur une certaine île des Caraïbes nommée Cuba. On le sait, dans l’extrême gauche et dans la gauche en général, les débats ont été hier vifs, et sont encore ouverts aujourd’hui. Il n’est certes pas question de les refermer, mais de revenir à la lumière de la trajectoire historique cubaine sur la situation actuelle de l’île près de trois ans après la mort de Fidel Castro.
Enfin, deux séances ne sont pas de trop pour aborder ce petit pays qu’est la Chine... De la révolution qui a donné naissance à la République populaire de Chine (octobre 1949) au monstre économique actuel, en passant par la dure répression de la révolte de la place Tian’anmen (juin 1989), le tableau est vaste. On sait déjà qu’il ne sera pas exhaustif... mais il promet d’être passionnant !
Name dropping
Enfin, pour clore ce premier article qui n’a aucune prétention à faire le tour de la question (on reviendra bientôt sur notre plénière consacrée cette année à la grève internationale des femmes), livrons-nous au traditionnel exercice de distiller quelques noms (liste complétée prochainement...). À commencer par Gérard Noiriel, historien bien connu, spécialiste de l’immigration en France, de la classe ouvrière, que l’on est heureux d’accueillir pour ouvrir dès le dimanche 25 août l’université d’été. Laélia Véron, linguiste, sera également parmi nous, de même que le philosophe Stathis Kouvelakis, ainsi que les historiennes-militantes Laurence De Cock, Mathilde Larrère et Ludivine Bantigny, de nouveau à nos côtés cette année – tant il fait bon fréquenter notre université d’été –, tout comme l’autrice Emma ou Edwy Plenel… Sans parler des militantEs et proches de notre courant, toujours prêts pour une petite séance de débat ou de formation : François Sabado, Hubert Krivine, Michael Löwy, Catherine Samary, Ugo Palheta ou Julien Salingue, le tout sans oublier bien entendu nos porte-parole – Philippe Poutou, Christine Poupin et Olivier Besancenot – et les animateurEs des différentes commissions nationales qui élaborent tout au long de l’année.
À ce propos, promis, dans le prochain article, on s’attardera sur le programme proposé par les commissions. De la biodiversité en danger aux attaques sur la psychiatrie en passant par la fiscalité, on vous dira tout… ou presque. En attendant, n’oubliez pas de vous inscrire !
Commission université d’été