Les atteintes aux libertés consécutives à la mise en place d’un état d’urgence permanent se multiplient. Perquisitions, gardes à vue, assignations à résidence, interdictions de manifestations deviennent le lot commun de celles et ceux qui s’opposent à la politique répressive du gouvernement.
Confortés par un sentiment d’impunité, les flics se lâchent maintenant sans retenue...
Brutalités policières en hausse
Les premières victimes de ces exactions touchent massivement les musulmanEs ou supposés tels, et les migrantEs dont les campements sont très souvent démantelés avec violence. à Calais, à l’initiative des ONG, plusieurs procédures sont en cours contre des tabassages gratuits imputés aux forces de l’ordre. à Poitiers le 15 février, une manifestante âgée de 74 ans qui participait à une manifestation de protestation contre un projet d’abattage d’arbres a été jetée à terre et menottée. La veille à Reims, à l’issue d’un match de football, un jeune Corse victime d’un tir de flashball perdait un œil...
Justice à la botte
Instrument indispensable à la mise en place d’un État policier, l’institution judiciaire n’hésite plus maintenant à prononcer des peines de prison ferme, avec arrestation à la barre. Ce fut le cas pour trois manifestants arrêtés à l’occasion du carnaval anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Rennes le 6 février. à l’issue de la manifestation de Calais du 23 janvier, 8 personnes ont été arrêtées pour être montées à bord d’un ferry assurant la liaison avec l’Angleterre. Deux soutiens ont été relâchés sous contrôle judiciaire, et 6 migrants résidant dans la « jungle » sont depuis maintenus en détention, jusqu’au procès qui se tiendra ce lundi 22 février au TGI de Boulogne-sur-Mer (voir l’appel sur notre site).
Organiser la résistance
Deux cadres nationaux ont été mis en place pour lutter contre l’état d’urgence. Outre les initiatives centrales qu’ils sont amenés à organiser, ils n’auront de consistance que s’ils construisent et s’investissent concrètement dans les mobilisations nécessaires contre la répression.
Alain Pojolat